Pour une organisation sportive, ce n’est pas toujours simple de définir et piloter sa stratégie d’innovation. Pourtant, dans un monde en perpétuel mouvement où les habitudes de consommation évoluent très vite, l’innovation revêt des enjeux cruciaux pour le devenir des principaux acteurs du sport professionnel. Lors d’un entretien accordé à Ecofoot, Jean-Baptiste Alliot, Directeur Exécutif du Tremplin, incubateur de Paris&Co spécialisé dans la Sport Tech, partage sa vision de l’innovation dans le sport tout en revenant sur certaines spécificités du secteur.
Quels seront les prochains thèmes/sujets clés d’innovation en lien avec le développement du sport professionnel français ?
D’une certaine manière, ce sont toujours plus ou moins les mêmes thèmes qui sont traités à travers l’innovation dans le secteur du sport professionnel. La Fan expérience reste la principale thématique dans ce domaine, avec des sous catégories autour de la data analytics, du media consumption et du digital-at-home engagement. Ces trois sujets sont à l’origine des principales innovations de la Sport Tech. A cela vient aussi s’ajouter les thématiques de la performance sportive, de l’expérience au stade et donc des infrastructures
En revanche, la manière d’adresser ces problématiques a changé. Durant la pandémie, le web 3.0 et les nouvelles habitudes de consommation qui y sont associées ont connu une accélération fulgurante. Les usages du grand public ont considérablement évolué et cela impacte tous les secteurs d’activité y compris le sport. Les sujets en lien avec la technologie blockchain – NFT, Fan Tokens, métavers… – sont ainsi devenus des Key Trending Topics au sein de l’industrie sportive.
Le Tremplin héberge-t-il des start-up issues du web 3.0 ?
Les principales start-up du web 3.0 sont parvenues à concrétiser rapidement d’importantes levées de fonds et ont atteint un niveau de maturité élevé par rapport aux entreprises qui intègrent traditionnellement Le Tremplin. Ce sont d’ailleurs souvent des acteurs étrangers ou des entreprises européennes qui partent aux Etats-Unis pour concrétiser leurs projets car il y a plus de liquidités en circulation sur le marché nord-américain. On peut citer les exemples de GreenPark Sports ou encore de Dapper Labs, à l’origine d’une collection de NFT sur la NBA (ndlr : NBA Top Shot). Pour avoir les reins solides et assurer leur développement, ces jeunes pousses ont besoin de beaucoup de liquidités. Et il est difficile de lever autant d’argent sur le marché français. L’exception reste Sorare, start-up française, qui vient d’annoncer une levée de fonds record et qui adopte désormais une stratégie agressive de développement à l’international pour se positionner comme leader sur ce marché.
Néanmoins, cela ne nous empêche pas de travailler pour intégrer au Tremplin des start-up au haut potentiel de cet univers. Au mois d’avril prochain, nous allons probablement chercher à faire entrer 3 à 4 start-up de l’univers du web 3.0. Nous menons une veille active pour attirer les plus intéressantes d’entre elles et les aider à scaler. C’est notre rôle d’être au cœur du sport business pour répondre aux besoins des acteurs du sport professionnel.
Comment les fédérations et les clubs professionnels français ont-ils fait évoluer leurs organisations pour mieux appréhender l’innovation ? Les acteurs du sport français adoptent-ils un fonctionnement moins conservateur que par le passé ?
