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Quel montant pour les futurs droits TV de Ligue 1 ?

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La Ligue de Football Professionnel, accompagnée de son nouveau partenaire CVC, jouera gros à l’automne prochain. En effet, la LFP lancera sa procédure d’appel d’offres pour commercialiser les droits TV de Ligue 1 concernant le cycle 2024-28. Les attentes sont élevées chez tous les acteurs du football professionnel français. Lors d’un entretien accordé à Ecofoot.fr, Pierre Maes, Consultant en droits TV et auteur de La Ruine du Foot Français (FYP Editions) livre ses analyses aiguisées sur ce futur appel d’offres. Propos recueillis par Antoine Feuillet.

Selon vous, l’entrée de CVC dans la société commerciale de la LFP lancée en 2022 est-elle une conséquence directe de la faillite de Mediapro ?

Non, je ne pense pas. Enfin, peut-être, d’une certaine manière, car les fonds de Private Equity peuvent être attirés par des sociétés qui connaissent des creux afin de pouvoir les relancer et dégager une grosse plus-value à la revente. En ce sens, on peut alors dire que c’est une conséquence.

Néanmoins, CVC a aussi investi auprès de LaLiga et il n’y a pas eu de catastrophe Mediapro en Espagne. Le lien n’est donc pas automatique. C’est plutôt une excuse brandie par les clubs professionnels français pour expliquer cette transaction. Sont avancées alors la catastrophe Mediapro et la pandémie de Covid-19 pour justifier ce montage. Or, on ne connait pas tous les détails de ce deal. Les contreparties offertes à CVC n’ont pas été révélées ce qui laisse à penser que ce deal n’est pas forcément bon pour la LFP.

La présence de CVC aux côtés de la LFP va-t-elle permettre de relancer un cycle de croissance des droits TV en Ligue 1 ?

On connait avec précision les modalités de cet accord concernant les clubs. Les montants ont été révélés ainsi que les échéanciers de paiement. Par exemple, on sait que le Paris Saint-Germain va percevoir 17% de l’ensemble de la somme. En revanche, nous n’avons pas d’information sur les contreparties négociées par CVC. Par exemple, en Espagne, CVC va percevoir 8,25% des recettes audiovisuelles de LaLiga pendant 50 ans. On peut imaginer des conditions sensiblement similaires en France.

Pierre Maes est l’auteur de l’ouvrage de référence La ruine du foot français revenant sur le fiasco Mediapro en Ligue 1

Le discours ambiant consiste en effet à dire que CVC va permettre de relancer la croissance des droits TV en Ligue 1. Personnellement, je ne vois pas en quoi CVC va exercer une influence sur cette potentielle inversion de tendance. Le principal facteur générateur de croissance dans ce secteur est la concurrence exercée entre les opérateurs pour acquérir les droits. Sauf que les ligues ne maîtrisent pas ce facteur. Elles peuvent essayer de l’attiser, se livrer à des petits jeux d’intox. Mais, au fond, elles n’ont pas vraiment d’influence sur la concurrence exercée au moment des appels d’offres. Aujourd’hui, Canal + est dans une situation de quasi-monopole en France. En quoi l’arrivée de CVC va-t-elle changer la donne ?

S’il était possible d’assouplir le cadre législatif, faudrait-il alors repenser le système de vente des droits TV ?

Quel montant pour les futurs droits TV de Ligue 1 ?
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