Après avoir beaucoup misé sur des joueuses internationales et aguerries pour concurrencer rapidement les locomotives de D1 Arkema, le FC Girondins de Bordeaux a dernièrement fait pivoter la stratégie de développement de sa section féminine pour repartir sur un modèle plus pérenne, tant sur le plan sportif qu’économique. Un nouveau projet qui s’appuie fortement sur la formation, des partenariats devant favoriser l’innovation mais aussi la mise en place d’une société dédiée aux activités du FCGB Féminines afin d’attirer de nouveaux investisseurs. Thomas Jacquemier, Directeur Général Délégué du FC Girondins de Bordeaux, revient sur les grandes lignes de ce nouveau plan de développement. Entretien.
Le FC Girondins de Bordeaux a dernièrement fait évoluer sa politique sportive concernant sa section féminine en misant prioritairement sur la formation. Pouvez-vous revenir sur ce choix stratégique ?
Après la création de la section féminine en 2015, le club a rapidement cherché à concurrencer les grosses équipes du championnat – l’OL et le PSG notamment – et ne recrutait presqu’exclusivement que des joueuses internationales expérimentées. Le club n’avait que très peu de joueuses issues de la région et surtout, derrière cette équipe première, n’avait aucune jeune joueuse capable de monter chez les professionnelles. Nous avions une belle équipe mais pas vraiment structuré d’organisation de club autour d’elle.
Avec une deuxième saison en Ligue 2 sans les aides à la relégation de la première saison, le FC Girondins de Bordeaux doit adapter son modèle économique et nous n’avons plus vraiment les moyens de cette stratégie. Mais nous pensons aussi que cette stratégie n’est plus cohérente avec notre envie de réancrer le club dans son territoire et de valoriser ses jeunes.
On a choisi d’investir prioritairement dans notre formation tout en continuant naturellement à s’appuyer aussi sur des joueuses d’expérience. Il nous manquait vraiment cette capacité à intégrer les jeunes, à apporter leur fraîcheur et leur attachement au club qui plaît aussi aux supporters. La région a un vrai vivier de talents et en tant que club formateur, on a une vraie capacité à les amener au très haut niveau. Aujourd’hui nous avons déjà un tiers du temps de jeu de l’équipe première qui est assuré par les jeunes issues de notre formation.
Est-ce une manière de rendre moins dépendants les résultats de l’équipe première féminine des investissements provenant de la section professionnelle masculine ?
