S’offrir un club de Premier League n’est plus à la portée du premier investisseur venu. Compte tenu de la croissance économique du championnat et de l’intérêt de plus en plus fort des investisseurs institutionnels pour cette compétition, les valorisations des différents clubs se sont envolés au cours des dernières années. Y compris pour les formations luttant régulièrement pour conserver leur place dans l’élite du football anglais.
Il ne se passe plus un jour sans que Richard Albert ne soit contacté pour obtenir des informations sur des clubs de Premier League. Ce haut fonctionnaire, chargé d’attirer les fonds américains dans des projets couvrant des secteurs clés de l’économie britannique tels que les énergies propres, l’immobilier ou encore les technologies de pointe, a ainsi vu le football professionnel prendre une place importante selon des confidences réalisées à nos confrères de The Athletic.
Une description qui est confirmée par les faits. Encore absents il y a une vingtaine d’années, les investisseurs américains sont aujourd’hui en position d’actionnaire majoritaire ou de référence dans 9 formations de Premier League. Et un dixième club est en passe de basculer sous pavillon américain avec le rachat imminent d’Everton FC par The Friedkin Group.
Certaines sucess stories économiques ont élevé le niveau d’appétit des investisseurs nord-américains pour la Premier League. A commercer par Fenway Sports Group à la tête de Liverpool FC : ayant racheté le club de la Mersey pour 300 m£ (360 m€) en 2010, ce dernier vaudrait désormais plus de 4 Mds£ (4,80 Mds€). FSG a d’ailleurs déjà commencé à encaisser les fruits de son placement en cédant des participations minoritaires du capital des Reds dont notamment une part à Dynasty Equity en 2023 pour une somme estimée à 200 m$ (190 m€).
Mais Liverpool FC n’est pas le seul exemple intéressant aux yeux des investisseurs américains. Même si les Red Devils ont affiché des résultats déficitaires ces dernières saisons, la famille Glazer a encaissé plus de 400 m£ de dividendes depuis l’acquisition de Manchester United en 2005. Et la cession de 27,7% des actions du club à INEOS contre un montant de 1,3 Md£ (1,25 Md€) donne encore un peu plus de relief à la bonne affaire réalisée par la famille américaine.
Enfin, les résultats nets supérieurs à 100 m£ révélés par certaines formations, dont notamment Brighton & Hove Albion à l’issue de l’exercice 2022-23, ne font qu’amplifier l’appétit des investisseurs pour les clubs du championnat anglais. D’autant que les critères extra-financiers jouent aussi un rôle prépondérant. « La rareté d’un actif tel qu’un club de Premier League constitue une source importante de motivation pour les investisseurs. En devenant propriétaire d’un club, vous passez d’un inconnu à un nom évoqué régulièrement dans de nombreux foyers. Vous pouvez également vous asseoir à une table où vous retrouvez des représentants de fonds souverains des Emirats Arabes Unis, d’Arabie Saoudite, d’autres investisseurs ayant réussis dans les sports US…. Ce sont des éléments qui comptent » témoigne un ancien propriétaire de Premier League dans les colonnes de The Athletic.
Aucun club de Premier League valorisé en-dessous de 200 m£ ?
Face à cet intérêt important des investisseurs, notamment nord-américains, pour la Premier League, la valeur des différents clubs n’a cessé de grimper au cours des dernières années. Y compris par les clubs régulièrement en danger de relégation – et devant donc faire une croix (temporairement) sur les lucratifs revenus médias en cas de descente malgré la mise en place des parachute payments. Mais pourquoi certains investisseurs sont-ils prêts à miser plusieurs centaines de millions de livres, y compris pour des clubs dont le business model est à risque ?