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« Historiquement, le rapport de force rugby/foot a longtemps été équilibré à Bordeaux »

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ricochet64 / Shutterstock.com

Lors de la vague de modernisation du parc des stades en France pour l’EURO 2016, plusieurs clubs de Ligue 1 ont délaissé leur enceinte en centre-ville pour exploiter un stade plus moderne, souvent situé en périphérie. Certains clubs professionnels de rugby ont alors saisi cette occasion pour récupérer l’exploitation des anciennes enceintes footballistiques. Un tel mouvement peut-il entraîner un changement de rapport de force entre football et rugby au sein des agglomérations concernées ? Nicolas Hourcade, Professeur Agrégé de Sciences Sociales à l’Ecole Centrale de Lyon et Membre de l’Instance Nationale du Supportérisme, nous livre ses analyses à ce sujet.

Certains clubs de rugby – LOU Rugby, Union Bordeaux Bègles – ont profité dernièrement du déménagement des clubs de foot dans leur nouveau stade pour exploiter les enceintes laissées vacantes en centre-ville. A terme, ce phénomène peut-il avoir des conséquences sur le rapport de force foot/rugby au sein de ces agglomérations ?

Il y a déjà des conséquences ! L’UBB a, depuis plusieurs années, la meilleure moyenne de spectateurs en Europe. Celle-ci a baissé à 22 000 la saison dernière, mais elle était montée à plus de 25 500 en 2015-2016 : elle est donc similaire à celle des Girondins.

Le stade Chaban-Delmas, dont les coursives ont été repensées pour être plus conviviales, est plus accessible que le nouveau stade des Girondins et aussi que l’ancien stade de Bègles. Après avoir été sevrés de rugby de haut niveau pendant de longues années, les Bordelais se sont fortement mobilisés autour de l’UBB.

Les Girondins, qui vivent une mauvaise passe sportive, en ont clairement pâti, une partie de leur public se détournant vers le rugby. Ces dernières années, beaucoup d’amateurs bordelais de sport affirmaient se faire plus plaisir au rugby qu’au football.

Cependant, l’UBB vit actuellement une petite crise de croissance en ne parvenant pas à se hisser en phases finales, d’où la légère décrue des affluences. Historiquement, le rapport de force rugby/foot a longtemps été équilibré à Bordeaux, avant que les Girondins ne deviennent un grand club dans les années 1980 : ce rapport est alors devenu très favorable au foot. Aujourd’hui, les forces se sont de nouveau équilibrées.

La situation est un peu différente à Lyon, où l’installation du LOU…

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