Conscientes de la nécessité d’intégrer les enjeux écologiques à leur fonctionnement, de plus en plus d’organisations sportives se lancent dans des projets écoresponsables d’envergure pour réduire leur impact sur l’environnement. Un mouvement qui est toutefois freiné par les surcoûts générés par la prise en compte de nouvelles normes environnementales. Pourtant, certains leviers financiers spécifiques permettent d’atténuer cette hausse des coûts. Eclairage.
Innover en promouvant des solutions écoresponsables. C’est le défi dernièrement relevé par la commune de La Ciotat. En janvier 2020, cette dernière est devenue la première ville d’Europe à inaugurer un terrain de foot synthétique dont le remplissage est composé de… noyaux d’olives concassés ! Face aux risques sanitaires et environnementaux présumés des terrains synthétiques classiques – dont le remplissage est essentiellement composé de granulés de caoutchouc issus de pneus déchiquetés – la commune des Bouches-du-Rhône a alors opté pour un revêtement biosourcé lors de la rénovation du stade Jean Bouissou.
« Les remplissages de performance dits biosourcés ou écologiques ont commencé à émerger en France en 2018 à la suite d’un rapport de l’ANSES pointant du doigt un risque pour l’environnement concernant l’utilisation de terrains synthétiques en granulats SBR. Rapidement, les fabricants ont alors développé des remplissages à base de liège pour remplacer les billes de caoutchouc. Mais cette surface n’est pas adaptée au climat du Sud-Est de la France, soumis à des épisodes de fortes précipitations. En optant pour un remplissage en noyaux d’olives, nous fournissons alors une solution écologique qui ne requiert pas un surplus d’entretien en cas de pluie » nous précise Romain Gensul, Directeur Commercial de Méditerranée Environnement, société ayant réalisé les travaux de modernisation du stade Jean Bouissou.
Les surcoûts liés aux projets écoresponsables
Le choix de revêtement réalisé par La Ciotat a depuis fait des émules. Six autres communes de la région PACA – Pertuis (Vaucluse), Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône), Saint-Cyr-sur-Mer (Var), Le Beausset (Var), Grimaud (Var) et Gréasque (Bouches-du-Rhône) – ont emboité le pas de La Ciotat en optant également pour une surface synthétique en noyaux d’olives. Et La Ciotat projette d’équiper un deuxième terrain de cette surface.
Pourtant, sur le plan économique, le terrain synthétique en noyaux d’olives n’est pas la solution la plus avantageuse. « Par rapport à une surface en granulats SBR, le surcoût de ce type de revêtement est de l’ordre de 50 000 €. En revanche, c’est un montant identique aux terrains en liège » avance en toute transparence Romain Gensul. Une hausse des coûts qui correspond, à peu près, à 10% de la facture globale. Un ratio qui s’inscrit dans une tendance générale concernant l’intégration des dimensions environnementales aux projets de construction / modernisation des équipements sportifs.
« Les surinvestissements liés à la prise en compte des problématiques environnementales représentent, en moyenne, en fonction des projets, entre 5 et 10% du montant total consacré aux édifices sportifs. Mais, aujourd’hui, l’urgence climatique est telle qu’on ne peut plus raisonner d’un point de vue strictement économique. Il faut faire les efforts pour le bien de tous. Par ailleurs, concernant les projets en lien avec l’énergie, les calculs de retour sur investissement ne sont pas toujours fiables. Car, trop souvent, on raisonne à un prix constant de l’énergie. Or l’inflation du prix des énergies fossiles sera galopante » nous indiquait au mois d’août dernier Olivier de Crécy, Architecte Associé au sein de l’agence Rey-de Crécy, atelier en charge de la modernisation du Stade de la Meinau à Strasbourg.