Ces dernières années, plusieurs fonds d’investissement de renom ont acquis des participations dans des sociétés commerciales adossées à des ligues professionnelles ou à des fédérations de rugby. Un mouvement qui pourrait bien gagner rapidement les clubs professionnels de l’ovalie. Eclairage.
« Une telle transaction nous permettrait d’attirer des capitaux et placerait la SARU dans une position financière plus confortable à moyen et long terme. » C’est en ces termes que Mark Alexander, Président de la Fédération Sud-Africaine de Rugby, a défendu sa volonté d’attirer un fonds d’investissement au capital d’une société commerciale adossée à la SARU, seulement quelques jours après sa réélection en avril 2022.
Un an plus tard, la transaction n’a toujours pas été officialisée mais les discussions ont bien avancé. Selon les médias sud-africains, CVC serait bien positionné pour acquérir entre 15 et 20% de la société commerciale détenue par la SARU. A condition néanmoins de convaincre toutes les parties prenantes d’accepter un tel schéma.
L’orientation prise par la Fédération Sud-Africaine n’est pas inédite dans l’univers du rugby. La SARU emboîte le pas de… la Fédération Néo-Zélandaise de Rugby à XV qui a déjà cédé l’été dernier un peu plus de 5% du capital de sa société commerciale NZR CommercialCo au fonds d’investissement Silver Lake contre un montant de NZ$ 200m (115 m€). New Zealand Rugby a néanmoins eu besoin de distribuer une partie de l’enveloppe aux différents membres de l’écosystème du rugby néo-zélandais et d’accueillir toutes les familles – dont le syndicat des joueurs NZRPA initialement opposé à cette transaction – au Board de la nouvelle structure pour faciliter l’opération. Une transaction qui semble être une réussite puisque… New Zealand Rugby planche actuellement sur une nouvelle cession d’une partie du capital de NZR CommercialCo.
« Quand un fonds investit dans une structure sportive, il vient pour deux choses : obtenir une plus-value sur son investissement mais aussi développer sa visibilité médiatique. C’est le gros avantage du sport par rapport à d’autres secteurs d’activité moins attractifs. Par ailleurs, ces investissements dans le rugby ne représentent pas grand-chose pour des fonds tels que Silver Lake ou CVC habitués à gérer plusieurs dizaines de milliards d’euros d’actifs. Et le potentiel de développement du rugby est grand à l’échelle internationale » analyse Antoine Duval, CEO du cabinet de conseil Six Sports Management.
Un schéma davantage adapté aux fédérations de l’hémisphère sud ?
Cet intérêt des fonds d’investissement pour les grands acteurs du rugby n’est pas nouveau.