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Comment attirer un fonds de Private Equity en tant qu’actionnaire minoritaire ?

Photo DeFodi Images / Icon Sport

Plusieurs grands clubs du football européen sont parvenus dernièrement à attirer un fonds d’investissement en tant que nouvel actionnaire minoritaire. Une tendance qui pourrait rapidement se renforcer surtout si les pionniers parviennent à atteindre les rendements escomptés. Décryptage.

Vendre 12,5% des parts sociales du club contre un montant supérieur à 500 m€ : c’est la transaction qu’est parvenue à conclure QSI en fin d’année dernière en faisant entrer le fonds d’investissement américain Arctos Sports Partners au capital du Paris Saint-Germain. Une opération qui valorise ainsi le club de la capitale à plus de 4 Mds€. Un montant qui est jugé relativement élevé par de nombreux professionnels du secteur étant donné le modèle économique du club parisien et les incertitudes entourant certains dossiers cruciaux pour son développement – avenir du Parc des Princes, futurs droits TV de Ligue 1, départ de Kylian Mbappé…

Toutefois, QSI n’est pas le seul acteur à avoir réussi à céder une participation minoritaire dans un club de football européen à une valorisation élevée. Quelques semaines avant le PSG, c’était au tour de Liverpool FC d’annoncer l’entrée à son capital de Dynasty Equity. Bien que les détails de la transaction n’aient pas fuité, le fonds américain aurait déboursé un montant à hauteur de 200 m$ pour détenir une participation minoritaire dans le club de la Mersey. Enfin, juste avant Noël, c’était au tour de la famille Glazer d’annoncer un accord avec Sir Jim Ratcliffe concernant Manchester United. Le patron d’INEOS a ainsi acquis 25% des actions des Red Devils contre un investissement de 1,6 Md$.

Pourquoi ces investisseurs institutionnels sont-ils soudainement intéressés par une participation minoritaire au capital de grands clubs européens ? « C’est multifactoriel. Le phénomène est difficile à qualifier dans son entièreté. Car ce ne sont pas forcément les mêmes acteurs qui rentrent en tant que minoritaires dans les clubs de football. Il faut étudier ce phénomène au cas par cas et pas forcément de manière macro. Chaque investissement doit être épluché dans les moindres détails car les thèses sont souvent différentes » nous explique le Private Equity Vice President d’un fonds ayant réalisé quelques investissements dans le football européen mais préférant garder l’anonymat. « Ce schéma d’investissement reposant sur un développement commercial futur est davantage l’apanage des plus grands clubs du football européen. En effet, seuls des clubs ayant atteint un certain standing semblent pouvoir satisfaire aux critères d’investissement d’un fonds de Private Equity en qualité d’actionnaire minoritaire. Il sera plus difficile pour les clubs de seconde zone de ne pas céder la majorité de leurs droits de gouvernance contre un apport en capital » prévient de son côté Maxime Budin, Executive Director chez Tifosy Capital & Advisory, boutique conseil accompagnant de nombreux fonds dans leurs investissements dans le sport professionnel.

Une chose est sûre : cette entrée des investisseurs institutionnels – et notamment des fonds de Private Equity – dans le capital des organisations sportives en tant qu’actionnaires minoritaires est une tendance qui vient des Etats-Unis où le modèle semble particulièrement bien fonctionner.

Comment attirer un fonds de Private Equity en tant qu’actionnaire minoritaire ?
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