Interview

« La première édition de la Sud Ladies Cup a été un vrai succès sportif »

Au-delà des grands tournois internationaux, de nombreuses compétitions mettant notamment en scène des sélections de jeunes joueuses voient le jour, contribuant au développement du football féminin. C’est le cas notamment de la Sud Ladies Cup, créée par les organisateurs du prestigieux tournoi Maurice Revello, dont la deuxième édition se déroulera au mois de mai prochain. Pour mieux comprendre la naissance de cette nouvelle compétition, Ecofoot.fr s’est entretenu avec Alain Revello, Organisateur de ce nouveau tournoi de football féminin. Propos recueillis par Pierre Nicouleaud.

Pouvez-vous nous présenter la Sud Ladies Cup ?

Le tournoi est né l’année dernière. Cela faisait 2 ans qu’on y pensait, vu l’essor du football féminin. Et puis on avait besoin d’un bain de jouvence, de nouveautés. Les féminines peuvent apporter cet aspect !

L’année passée, j’ai eu l’occasion de rencontrer Hubert Fournier, le Directeur Technique National, au siège de la FFF. Il m’a dit que la Fédération était très intéressée. D’autant plus que les filles préparaient la Coupe du Monde Féminine de moins de 20 ans qui avait lieu en France à la fin de l’été 2018. Et cette année, nous avons le plaisir, en France d’accueillir la Coupe du Monde Féminine séniors.

Nous avons donc reçu quatre sélections : les Etats-Unis, la France, l’Allemagne et Haïti. La première édition de la Sud Ladies Cup a été placée juste après le tournoi masculin, pour bénéficier de l’engouement créé.

Quel bilan tirez-vous de cette première édition ?

Cela a été un vrai succès sportif, avec un super niveau de jeu ! Les 3 journées se sont déroulées à Salon-de-Provence et le complexe affichait complet, donc le succès populaire a aussi été au rendez-vous.

Notre essai a donc été transformé puisque nous pérennisons cette compétition en organisant une deuxième édition cette année. Pour le moment on ne peut pas parler de succès économique, car les coûts de la manifestation sont supportés par le tournoi masculin ainsi que la Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur. Mais il y a un vrai potentiel de développement. À noter, pour les collectivités, nous avons eu quatre délégations sur le territoire régional qui ont apportées de la valeur et ont contribuées à la vie économique locale. Par exemple la délégation des Etats-Unis est venue séjourner en Provence une dizaine de jours.

« Le succès populaire a été au rendez-vous lors de la première édition de la Sud Ladies Cup »

Quelles sont les nouveautés pour cette année ?

Nous passons à six équipes cette année. Le tournoi va se jouer sous la forme d’un mini championnat, chaque équipe jouera donc cinq matchs du 8 au 18 mai.

Le plateau est plus international. Pour cette édition nous pourrons compter sur le Japon (championne du monde U20 en titre), la Corée du Nord (championne du monde U17 2016), le Gabon, le Mexique, Haïti et la France. La sélection de Gilles Eyquem va ensuite disputer le tour élite pour se qualifier pour l’Euro 2019 en Ecosse. C’est donc une bonne préparation pour les jeunes bleuettes.

Nous allons jouer 3 jours à Salon de Provence, mais aussi à Mallemort – ville retenue pour l’Euro 2016 comme terrain d’entrainement de l’Autriche – à Fos sur Mer et Châteaurenard. Le but est d’ancrer la manifestation dans le nord des Bouches du Rhône. Par ailleurs le musée de l’équipe de France féminine fait étape à Salon-de-Provence les 8 et 9 mai. Au début du tournoi !

Concernant la diffusion, nous allons produire les images nous-mêmes et les diffuser sur notre chaine YouTube ainsi que sur nos réseaux sociaux.

Enfin dernière nouveauté : nous donnons un coup de main aux jeunes arbitres féminines de la Ligue Méditerranée. Trois jeunes espoirs vont intégrer le pool de 12 arbitres internationales. Elles seront les quatrièmes arbitres de chaque rencontre.

Quels sont les partenaires du tournoi et comment les activez-vous ?

Le plus gros partenaire reste la Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur, et je les en remercie encore. Nous nous servons aussi des différents partenariats liés avec le Tournoi Maurice Revello.

Parmi les principaux, nous pouvons citer : Péchés Gourmands (biscuit sec traditionnel provençal), la savonnerie Marius Fabre, les vins Estandon et le Domaine de Bagrau. La société Move to Meet nous apporte son expertise concernant les salons VIP mis en place. Nous offrons essentiellement de la visibilité sur les sites du tournoi.

Comment gérez-vous en parallèle l’organisation de 2 tournois importants comme le Tournoi Maurice Revello et la Sud Ladies Cup ?

Nous y passons beaucoup de temps. Mon frère Philippe est constamment à mes côtés pour m’aider dans chaque décision difficile à prendre. Nous avons créé notre petite entreprise puisque quatre personnes nous accompagnent au quotidien. Nos collaborateurs sont jeunes, dynamiques, avec beaucoup d’idées. Cela tire tout le monde vers le haut et impulse un souffle nouveau à nos manifestations. Amyes Brahmi et Mathieu Lauricella s’occupent de la communication. Elsa Laurent-Mue est mon assistante – chef de projet. Enfin, François Lecorps, le dernier arrivé, s’occupe de missions commerciales et marketing.

Enfin nous avons un club support, le Racing Football Club de Toulon, sans lequel nous ne pourrions pas travailler.

Quel est le plateau de la prochaine édition du Tournoi Maurice Revello ?

Pour le moment, le plateau n’est pas encore complet. Nous avons onze équipes engagées officiellement, en attente d’une dernière confirmation (ndlr : les organisateurs ont depuis eu la confirmation de la participation de la sélection de Bahreïn). Nous sortons d’une trêve internationale de dix jours. Pendant celle-ci, les fédérations y consacrent 100% de leur temps.

Nous accueillerons donc l’Angleterre qui va essayer de remporter le Tournoi une quatrième fois d’affilée ! Mais aussi, le Brésil, le Chili, la Chine qui sera entrainée par Guus Hiddink. La France sera bien évidemment là tout comme le Guatemala pour une première ! L’Irlande revient avec le Japon qui viendra avec son équipe olympique pour préparer Tokyo 2020. Le Mexique sera présent. A noter que l’année passée, c’est un de leurs joueurs, Diego Lainez, qui a été élu meilleur joueur de la compétition. Le Portugal va faire comme l’année dernière, c’est-à-dire venir avec ses U19 pour préparer l’Euro U19 de cet été. Cela leur avait réussi car ils avaient remporté l’Euro l’année passée. Enfin le Qatar va venir pour préparer la Coupe du Monde 2022.

« L’année passée, 21 chaines de TV ont diffusé le Tournoi Maurice Revello dans 126 pays. Pour une couverture totale de 498h »

Quelles sont les nouveautés de cette édition ?

Nous n’avons pas énormément de nouveautés pour cette édition. On ne change pas une équipe qui gagne. Nous offrons la possibilité aux équipes de venir avec des joueurs nés entre 1997 et 2001. Cela leur permet de voir plus de joueurs et de préparer les compétitions qu’elles jugent importantes.

Les nations viennent pour gagner le Tournoi Maurice Revello car il est important. Il est retransmis dans le monde entier. L’année passée 21 chaines de TV l’ont diffusé dans 126 pays. Pour une couverture totale de 498h.

Il ne faut pas oublier non plus que 180 superviseurs sont accrédités chaque année. C’est une chance pour les jeunes de se montrer. À eux de la saisir.

Quels sont les projets pour les prochaines années ?

Il y en a beaucoup qui fourmillent dans nos esprits. Par exemple pourquoi ne pas exporter ce tournoi à l’étranger, tout en le pérennisant sur le territoire national ?

Il faut cependant, ne pas faire d’ombre à l’existant. Et trouver un créneau dans le calendrier FIFA et national. Mais nous sommes convaincus que c’est un Label qui peut se développer à l’export !

Propos recueillis par Pierre Nicouleaud

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