Actuellement privées de leurs droits sportifs en raison des mesures prises pour enrayer la propagation du COVID-19, les chaînes TV de sport doivent regorger d’inventivité pour adapter leur grille de programmation afin de limiter la fuite des abonnés. En France, Canal + semble être le mieux armé pour affronter cette crise conjoncturelle d’après Antoine Feuillet, Enseignant-Chercheur à l’Université de Lille et spécialiste des questions relatives aux droits TV. Entretien.
La suspension de l’ensemble des compétitions sportives provoque un gros casse-tête pour les chaînes TV de sport en matière de programmation. Selon vous, quel diffuseur français est le mieux « armé » pour limiter l’impact de l’absence de compétitions sportives sur son modèle économique ? La stratégie de Canal + constitue-t-elle un atout pour surmonter plus « facilement » cette crise ?
Il apparaît avec peu d’hésitation que Canal+ est a priori le mieux disposé à limiter l’impact du manque de compétitions à diffuser dans les prochains mois. Le modèle économique hybride de Canal+ qui repose sur le divertissement entre sport et cinéma/séries permet dans ce type de situation très particulière de combler les manques de contenus sportifs structurants, à savoir les compétitions sportives en direct, par leur catalogue de films et/ou de séries hors du sport.
C’est l’avantage ici d’un modèle s’appuyant sur une certaine diversification comparée à la spécialisation sportive de chaînes comme BeIN, RMC Sport, Eurosport voire L’Équipe. L’intérêt du sport étant quasi exclusivement lié à sa diffusion en direct ou au near-live, l’absence de contenu de ce type les rend presque dépourvus de toute ressource réellement exclusive.
