Interview

« La France est l’un des seuls pays à interdire le parrainage des clubs par des alcooliers »

Auteure d’un rapport sur le financement des politiques sportives en France, Perrine Goulet, Députée La République en Marche de la Nièvre, propose d’évaluer l’efficacité de la loi Evin appliquée au sport tout en étudiant les potentiels effets de plusieurs mesures d’assouplissement. Parmi les mesures évoquées dans le rapport, on retrouve notamment l’augmentation du nombre de dérogations annuelles accordées aux associations concernant la vente d’alcool – passant de 10 à 15 – ou encore la possibilité pour les viticulteurs et brasseurs français de sponsoriser des clubs sportifs à condition de reverser un pourcentage des investissements aux associations luttant contre l’alcoolisme. Lors d’un entretien accordé à Ecofoot.fr, Madame la Députée nous explique sa démarche.

Votre rapport sur le financement des politiques sportives en France, remis en fin d’année dernière au Premier Ministre, intègre une proposition visant à évaluer les effets de la loi Evin dans le domaine du sport. Avez-vous eu un retour de la part du gouvernement à ce sujet ? Des études sont-elles en cours / vont-elles être menées pour évaluer les effets de certaines interdictions ?

S’agissant de l’évaluation des effets de la loi Evin dans le domaine du sport, un rendez-vous est prévu avec le cabinet du Premier Ministre d’ici la fin du mois d’avril, plus précisément avec son conseiller en charge des questions relatives au sport. J’espère ainsi pouvoir obtenir le lancement d’études à ce sujet, ce qui jusqu’ici n’a pas encore été fait.

Dans votre rapport, vous préconisez certaines mesures visant à dynamiser l’économie du sport amateur et professionnel via un assouplissement de la loi Evin (hausse du nombre d’autorisations, sponsoring ouvert aux brasseurs et aux viticulteurs…). Avez-vous chiffré les revenus additionnels que pourraient générer de telles mesures ?

Sur cette question, il convient d’abord de différencier les clubs professionnels du milieu amateur. En effet, les manques à gagner n’ont clairement pas le même impact, et à cet instar, les enjeux sont très différents. Pour un club amateur, la buvette est souvent sa seule et unique source de revenu propre, quand cette manne ne représente qu’un appoint pour les clubs professionnels.

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