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Manchester City : vers la stabilisation de son modèle économique ?

Manchester City modèle économique stabilisation
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Le club de Manchester City a enregistré un résultat net positif lors de l’exercice 2017-18. Un résultat bénéficiaire qui commence à devenir une bonne habitude du côté des Citizen. Décryptage.

La saison 2017-18 n’a pas été fructueuse que sur le plan sportif pour Manchester City FC. En plus des titres remportés avec la manière en League Cup et en Premier League – le club a battu une vingtaine de records l’an dernier dont celui du nombre de points inscrits en championnat – Manchester City a dévoilé un excellent résultat sur le plan comptable.

Le club mancunien a ainsi enregistré un résultat net largement positif. Selon le compte de résultat publié par le club, Manchester City a ainsi engrangé des bénéfices à hauteur de 10,4 M£. Un montant qui est davantage en adéquation avec les profits enregistrés lors des exercices 2015 et 2016. Un réajustement calendaire opéré en 2017 – entraînant une durée d’exercice de 13 mois – avait eu un effet négatif sur le résultat net des Citizen (+1,1 M£).

Manchester City FC affiche un chiffre d’affaires en hausse

Ce bon résultat comptable s’appuie sur une hausse sensible de son chiffre d’affaires opérationnel. Pour la première fois de son histoire, le club mancunien a enregistré des revenus hors transfert supérieurs à 500 M£. Un montant qui est en hausse de 5,7% par rapport au dernier exercice (qui s’étalait sur 13 mois) !

Dans le détail, les bons parcours sur la scène nationale et européenne – le club a atteint les quarts de finale de Champions League – ont permis à Manchester City d’accroître ses recettes télévisuelles. Des revenus TV qui franchissent désormais largement la barre des 200 M£ pour atteindre 211,5 M£.

Les bons parcours réalisés dans les différentes compétitions nationales et européennes ont également permis à Manchester City de disputer davantage de rencontres à l’Emirates Stadium. Résultat : le club a généré près de 5 M£ de revenus matchday supplémentaires par rapport à l’an dernier pour désormais franchir le cap des 56 M£ de revenus. Un montant qui reste néanmoins (très) éloigné des recettes de billetterie enregistrées par des clubs comme Manchester United ou encore Arsenal. Clubs qui flirtent avec la barre des 100 M£ par saison.

Enfin, Manchester City poursuit son expansion commerciale. Le club mancunien a enregistré une augmentation de 14 M£ de ses revenus commerciaux, sans avoir pourtant renégocié aucun contrat majeur. Une augmentation des revenus qui est due aux bonus versés par les sponsors mais également aux nouveaux contrats régionaux signés par le club aux quatre coins du globe.

Manchester City dispose d’une marge suffisante pour supporter sa dispendieuse politique de transferts

Le compte de résultat présenté par Manchester City met bien en évidence la dispendieuse politique de transfert menée par le club mancunien. Alors que les Citizen n’ont enregistré que 39 M£ de plus-values comptables liées à la cession de joueurs – soit tout de même un montant en hausse de 4,5 M£ par rapport au dernier exercice – le club supporte une dotation aux amortissements liée à l’achat de joueurs de l’ordre de… 134 M£ !

Néanmoins, Manchester City enregistre désormais de tels excédents d’exploitation que le club est en mesure de supporter sa balance négative des transferts tout en enregistrant des profits. D’autant que le club est parvenu l’an dernier à améliorer son ratio masse salariale sur revenus opérationnels. Désormais, la masse salariale du club ne représente plus que 52% du chiffre d’affaires du club contre 56% l’année précédente. Il faudra néanmoins vérifier la confirmation de cette tendance lors des saisons à venir car l’exercice 2016-17 a été biaisé par une comptabilisation des résultats sur 13 mois.

Alors que la direction de City a mené une large politique d’investissements à la fin des années 2000 – au moment du rachat du club – pour amorcer une vraie stratégie de croissance, elle semble avoir désormais trouvé un modèle lui assurant de bons résultats sportifs et des profits loin d’être négligeables. De quoi envisager un retour sur investissement direct pour son propriétaire, qui a investi plus de 1,3 Md£ dans le club depuis son arrivée à la tête du club ? Pour le moment, le conseil d’administration de City n’a décidé de verser aucun dividende aux actionnaires.

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