Interview

« L’objectif du Rodez Aveyron Football est de devenir un acteur majeur du National 1 »

Après les 5 premières journées, le Rodez Aveyron Football (RAF) est dans le wagon de tête du championnat de National 1 et semble promis à une belle saison. Le club aveyronnais, au bord du gouffre et d’une relégation en National 3 (ex-CFA 2) il y a 2 ans, renaît de ses cendres et veut s’affirmer comme une entité forte du 3ème niveau français. A travers l’interview de Guillaume Laurens, Responsable du développement, voici une mise en lumière d’un club structuré, à l’ambition raisonnée mais qui méritera d’être suivi dans les prochaines semaines. Propos recueillis par Florian Baud.

Quels sont les objectifs à court et long terme du Rodez Aveyron Football ?

Au RAF, nous raisonnons toujours sur du long terme en ce qui concerne les objectifs et le devenir du club. Notre objectif numéro 1 est de pérenniser le Rodez Aveyron Football dans le haut du championnat de National 1.

C’est un championnat qui nous plaît beaucoup, qui est de plus en plus médiatisé et qui offre une visibilité intéressante (la rencontre de la 9ème journée contre Lyon-Duchère, co-leader, sera diffusée sur Foot+). De plus, il est très connecté et digital, ce qui est l’un des axes forts du club depuis quelques années.

Votre début de saison réussi ne vous pousse pas à rêver un peu plus grand ?

On ne veut pas se brûler les ailes, le but est bien de s’installer à long terme en National 1. Après, si on accroche le bon wagon d’ici la fin de saison, pourquoi pas viser plus haut, mais ce n’est pas l’objectif initial…

Si jamais une belle surprise arrive en fin de saison, pensez-vous être prêt à sauter le pas et à tout faire pour rester en Ligue 2 ?

Si cela devait arriver, ce serait un bonheur et je pense que nous serions prêts à assumer une montée en Ligue 2. Nous sommes un club très structuré sur le plan administratif avec des gens compétents dans tous les domaines, de la direction générale jusqu’à la communication et le juridique.

D’ailleurs, c’est assez rare à ce niveau mais la moitié de notre masse salariale concerne l’extra-sportif, ce qui prouve notre niveau de structuration important pour un club de National 1. Cela peut aussi s’expliquer par le fait que nous misons plus sur la formation que sur le recrutement pour garnir les rangs de notre équipe première.

Cette saison, pas moins de 9 jeunes sont issus de la formation ruthénoise, ce qui permet aussi de renforcer le lien affectif avec nos supporters qui ont vu grandir les jeunes depuis plusieurs années.

Le RAF est très présent sur les réseaux sociaux. Est-ce une volonté du club de développer ses canaux de communication numérique ?

Assurément, c’est l’une des priorités du club et des personnes en charge de la communication. Depuis 5 ou 6 ans, nous avons bien compris les enjeux d’une bonne présence sur les réseaux sociaux et on peut dire que nous sommes hyperactifs.

Par exemple, nos publications ont compté au cumulé pas moins de 6 millions de vues sur notre page Facebook en 2016, ce dont nous sommes très fiers. Nous possédons aussi un compte Twitter avec toutes les possibilités d’interaction que cela offre. Nous avons récemment lancé notre compte Snapchat avec du contenu différent (live, accès aux vestiaires, conférence de presse) pour toucher un public plus jeune.

Notre dernier grand projet fût celui de l’application officielle du RAF qui a été téléchargée pas moins de 2 000 fois cet été ! Maintenant que nous avons connu le succès, la deuxième phase va consister à valoriser ces supports grâce à nos partenaires. C’est un de nos principaux objectifs, au même titre que le développement de notre billetterie en ligne.

Quels sont vos principaux postes de recettes et quels sont vos objectifs commerciaux pour les prochaines années ?

Nous avons un grand objectif qui est d’atteindre la barre du million d’euros de revenus commerciaux, ce qui serait incroyable pour un club comme le nôtre. Aujourd’hui, nous avons de nombreux partenaires grâce aux formules de sponsoring et d’hospitalité que nous sommes en mesure de proposer.

Le sponsoring représente 50% de nos revenus commerciaux et nous avons encore un énorme potentiel de développement. En revanche, nous devons faire des progrès en termes de billetterie et de merchandising. Ce dernier point ne représente qu’une part infime de notre budget mais le fait d’avoir Adidas en équipementier nous offre des perspectives intéressantes que nous saurons transformer.

Quelle est la politique de sponsoring actuellement menée au club ?

Nous avons à cœur de conquérir de nouveaux partenaires et nous sommes certains qu’il existe un potentiel très important dans ce domaine ; 95% des entreprises de l’agglomération connaissent le RAF mais nous n’en avons démarché qu’une petite partie !

Nous avons la chance d’être au cœur d’un département très dynamique économiquement et nous n’avons pas de forte concurrence au niveau sportif, ce qui est aussi un atout majeur. Si on arrive à bien s’organiser au sein de l’équipe commerciale, je n’ai aucun doute sur le fait que nous allons très vite développer notre réseau de partenaires.

Comme de nombreux clubs, nous proposons toutes les solutions de sponsoring et d’hospitalité possibles. Nous possédons un stade de très bon niveau avec des loges très attractives pour les entreprises. Nous n’hésitons pas à organiser des sorties dans les plus grands stades d’Europe pour nos partenaires, afin de leur faire découvrir un autre monde et leur offrir des émotions fortes.

C’est aussi un bon moyen de nous inspirer des tous meilleurs pour le retranscrire à notre échelle et améliorer l’expérience de nos spectateurs. Notre prochaine destination sera l’Allianz Arena de Munich.

Pourquoi le RAF a-t-il décidé dernièrement de changer de logo et d’identité visuelle ?

C’est un projet qui nous tenait à cœur depuis longtemps. Nous souhaitions faire un bon amalgame entre le côté historique du club et son côté plus moderne. Ainsi, nous sommes revenus à un style de blason qui a toujours été celui du RAF tout en y ajoutant des touches modernes.

logo rodez aveyron football

Nous voulions bien sûr respecter nos couleurs « Sang et Or » tout en mettant en avant notre ville et notre département. Ainsi, la cathédrale en bas du logo représente Rodez et la figure du milieu peut signifier à la fois la forme de l’Aveyron et une tête d’animal. Il représente parfaitement ce que nous sommes.

Comment se passe la cohabitation entre l’équipe masculine et la section féminine, qui évolue en D1 ? N’y a–t-il pas un risque que les 2 projets entrent en collision ?

De mon point de vue, absolument pas. La cohabitation se passe très bien entre nos deux structures et nous essayons de mettre en place des passerelles comme les abonnements qui donnent accès aux matchs des deux équipes.

Ces dernières sont totalement indépendantes financièrement, ce qui nous assure que les deux projets peuvent être menés ensemble en toute cohérence et que les résultats de l’une des deux entités n’aura pas d’impact négatif sur l’autre.

Et même si cela n’a pas d’impact direct sur notre fonctionnement, c’est vraiment sympathique de côtoyer la branche féminine et de rencontrer des clubs professionnels comme l’Olympique Lyonnais ou le Paris Saint-Germain.

Propos recueillis par Florian Baud

Source photos : Rodez Aveyron Football

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