Interview

« Pour remplir les objectifs du HAC, nous devons travailler pour accroître notre budget de 13 M€ »

La rédaction d’Ecofoot.fr a eu la chance cette semaine de s’entretenir avec Arnaud Tanguy, Directeur Général du Havre Athletic Club. Au cours de l’interview, nous avons évoqué les ambitions définies par le club normand concernant la saison 2016-17 tout en abordant les grandes orientations stratégiques prises par le club pour poursuivre son développement économique et sportif. Plongez dans les coulisses du club Ciel et Marine à travers l’interview d’un de ses dirigeants…

M. Tanguy, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs d’Ecofoot.fr ?

J’arrive du FC Lorient où j’ai exercé pendant 2 saisons les fonctions de Directeur Général.  Auparavant, j’ai également eu une carrière de footballeur professionnel durant 8 ans entre la L1 et le National en évoluant à Brest, Caen et au Racing Club de Paris. Entre ces deux expériences, j’ai travaillé pendant 12 ans sur les marchés financiers (BNP, Chenavari, et le groupe Louis Dreyfus).

J’ai donc rejoint le HAC en juillet 2015 quand Vincent Volpe a racheté le club. J’ai pour mission de l’aider dans la gestion quotidienne du club. Mes missions concernent aujourd’hui autant le côté administratif que sportif et commercial.

Quelles seront les ambitions sportives du HAC lors de la saison 2016-17 ? Quel sera le budget du club ?

Depuis la reprise du club, Vincent Volpe ne cache pas son ambition de retrouver la Ligue 1. Après, de façon plus générale, nous essayons toujours de progresser. Sur le plan sportif, nous avons récolté 31 points lors de la phase retour de la saison 2014-15, 31 points sur la phase aller de l’exercice 2015-16 et 34 points sur la phase retour. On espère maintenir cette progression lors de la saison à venir pour pouvoir accrocher les deux ou trois premières places qui donneront accès à l’élite.

Pour remplir tous nos objectifs, nous devons travailler pour accroitre notre budget de 13M€

Après avoir raté la montée de peu, le club sera-t-il contraint de régénérer son effectif ou compte-t-il s’appuyer sur une ossature similaire pour assouvir ses ambitions ?

Nous devons capitaliser sur ce que nous avons réussi, notamment en fin de saison dernière. Lors des trois derniers matchs face à Auxerre, Nîmes et Bourg-en-Bresse, le HAC a montré un visage très compétitif. Et nous souhaitons nous appuyer sur cette force dégagée en fin d’exercice dernier pour repartir du bon pied en 2016-17.

Le groupe en place a les capacités pour rivaliser avec les meilleures équipes du championnat. On va s’appuyer sur cet effectif même si nous allons apporter quelques petites retouches, notamment au poste de milieu excentré droit. Un poste que nous avons déjà essayé de renforcer lors du dernier mercato hivernal.

Tous les joueurs cadres devraient donc rester au club pour la saison prochaine…

Clairement, nous ne sommes pas vendeurs. Après nous avons certains joueurs, comme Lys Mousset, qui ont réalisé d’excellentes performances, notamment sur la phase retour et qui sont sollicités. Néanmoins, notre désir est de le conserver pour la saison prochaine.

Lors des derniers exercices, le HAC ne parvenait plus à jouer les premiers rôles en L2. Comment le club a-t-il retrouvé un tel élan sportif lors de la saison 2015-16 ? Quel est l’apport de Vincent Volpe dans ce renouveau sportif ?

Vincent Volpe a en effet apporté une vision ambitieuse du projet. L’élan sportif vient tout d’abord des joueurs et de leur capacité à croire en leurs chances de pouvoir vivre une super aventure tous ensemble.  Le président veut retrouver la Ligue 1 et y rester. C’est une ambition assumée et sans complexe. Mais ce n’est pas uniquement une volonté présidentielle qu’il faut satisfaire. La vision du président est partagée à tous les niveaux du club. Vincent Volpe est un manager hors pair, il parvient à partager aisément sa façon de concevoir le succès. Toute son expérience en tant que PDG et capitaine d’industrie donne beaucoup de crédit à sa vision.

Vincent Volpe a-t-il imposé le choix Bob Bradley comme entraîneur du HAC ?

Bob Bradley est un choix collectif, partagé par tous les dirigeants du club. Il n’a nullement été imposé par Vincent Volpe. Via ses conseillers, nous avons alors reçu la candidature de Bob Bradley alors que le poste était vacant après notre décision d’écarter Thierry Goudet. Et après des échanges fructueux, nous avons alors décidé de donner suite à sa candidature en le nommant entraîneur du HAC.




En 2015, le HAC a pris une étonnante décision de confectionner son propre maillot domicile afin de protester contre les « maillots catalogues » réalisés par Nike. Puis, dernièrement, le club a annoncé avoir signé un partenariat avec Joma pour les 3 prochaines saisons. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ? Qu’attendez-vous en priorité de la part de votre partenaire technique ?

Nous avions effectivement décidé de travailler notre marque 1872 en confectionnant nous-mêmes les maillots. Nous sommes très satisfaits d’avoir pu produire ces maillots. Néanmoins, à ce stade du projet du renouveau au HAC, il nous est apparu judicieux de confier pour les 3 prochaines années à un équipementier notre gamme de produits purement football afin de nous focaliser sur d’autres métiers comme l’expérience vécue au stade. Néanmoins, nous continuons de travailler notre marque 1872 via le développement de produits sportswear.

Le club a-t-il été satisfait des performances commerciales de la boutique éphémère ouverte en centre-ville au mois de novembre dernier ? D’autres projets de ce type sont-ils prévus ? 

« Un club de football est un marqueur fort de son territoire »

Effectivement, nous sommes satisfaits par ce dispositif. Durant la période de Noël, cette boutique a connu un très grand succès commercial. Nous avons d’ailleurs poursuivi l’aventure puisque la boutique est toujours ouverte actuellement. Nous souhaitions profiter de nouveaux temps forts commerciaux tout au long du premier semestre 2016 comme les soldes ou encore la période des vacances. Fin juin, nous allons également mettre en place une opération spéciale avec les joueurs qui seront présents sur la place Perret, en centre-ville, devant notre boutique, pour animer le quartier.

Ce concept de boutique éphémère est en vogue et nous réfléchissons de nouveau avec les équipes merchandising sur la meilleure manière de servir, et aussi surprendre notre public, tout en allant à la rencontre de ceux qui connaissent moins le HAC.

Plus globalement, quelle est la stratégie mise en place par le club pour développer ses revenus commerciaux ? L’arrivée d’un investisseur américain permet-il de tisser plus facilement des réseaux à l’international afin de recruter de nouveaux partenaires ?

La stratégie marketing et commerciale repose sur des principes simples, valoriser notre magnifique stade et renforcer l’image du HAC comme le premier club historique français avec des racines venues d’Angleterre. A l’heure où la Premier League fait rêver beaucoup d’acteurs de l’écosystème du football, c’est un argument fort de positionnement de notre marque.

Après, concernant la recherche de partenaires, nous n’oublions pas au HAC qu’un club de football est un marqueur fort de son territoire. Il est ancré dans le paysage local. Nous menons alors de nombreuses actions citoyennes auprès d’associations et de clubs amateurs de la région. Des opérations qui permettent d’être au contact d’un football amateur de masse.

« Le Stade Océane est un stade dimensionné pour la Ligue 1 »

Outre ce positionnement marketing, notre développement commercial passe par un meilleur remplissage de nos espaces hospitalités au Stade Océane.  Notre réseau de partenaires réuni sous le label Club 1872, sont nos principaux ambassadeurs au niveau régional. Et dans cette période d’EURO 2016 où nous pouvons constater que le foot est un catalyseur,  nous nous efforçons d’encourager ce partage d’émotions tout au long de l’année afin de pouvoir joindre l’agréable – vivre des émotions partagées – à l’utile via la rencontre de clients et de fournisseurs dans nos salons.

Le Stade Océane est-il un outil adapté à un club évoluant en Ligue 2 ? Avez-vous des solutions en tête pour pouvoir accroître son taux de remplissage lors de la saison prochaine ?

Le Stade Océane est un stade dimensionné pour la Ligue 1. Il est récent et possède une capacité de 25 000 places dont 10% de places VIP avec des salons haut de gamme.  Afin d’améliorer notre taux de remplissage nous allons proposer diverses animations aux spectateurs. Nous avons également décidé de reprendre la gestion de la restauration à emporter pour appliquer un concept quasi unique en France. Nous venons de recruter un responsable restauration et nous mettons la satisfaction client au cœur de notre projet.

stade océane interview arnaud tanguy

En proposant un service de restauration de meilleure qualité, et des animations,  sans négliger l’aspect sportif bien évidemment, nous espérons attirer plus de monde au Stade Océane. Concernant les objectifs chiffrés, le premier but est de dépasser la barre des 3 000 abonnés, score que nous avions atteint lors de la saison 2015-16.

Le club cherche-t-il un partenaire de naming pour le Stade Océane ? En cas d’accord, l’intégralité de la somme reviendra-t-elle au HAC ?

Dans la logique de développement commercial, le naming fait partie des axes travaillés ;  ce type de partenariat d’envergure fait l’objet de longues démarches et négociations. Après, nous avons conscience qu’un accord de naming en Ligue 1 sera mieux valorisé qu’en Ligue 2.

Concernant la répartition des revenus, il y a eu des accords qui ont été passés avec la ville et l’agglomération havraise au moment du rachat du club par Vincent Volpe.

La direction du HAC s’inspire-t-elle d’un club modèle dans sa stratégie de développement ?

Nous avons défini l’objectif de retrouver la Ligue 1, et nous mettons en œuvre les moyens pour atteindre cet objectif tout en développant un modèle économique vertueux qui doit permettre une pérennité sportive et financière.

Cependant, la situation du HAC est particulière sous plusieurs aspects : histoire du club avec un vécu en L1 ( 23 saisons) , origine venue d’Oxford et Cambridge, pleine exploitation de son stade tout au long de l’année, bassin de population élargie (11ème ville de France)  … Il est alors difficile de se comparer à un autre club.

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Source photos : © HAC-foot.com

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