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Comment la Premier League affronte la baisse du cours de la livre sterling ?

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PhotoLondonUK / Shutterstock.com

Suite au résultat du référendum de juin 2016, le Royaume-Uni a vu le cours de sa monnaie baisser nettement face à l’euro. Une situation qui cause quelques difficultés aux clubs de Premier League.

16%. C’est la baisse du cours de la livre sterling face à l’Euro depuis le résultat du vote du référendum britannique, aboutissant sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Le cours de la monnaie britannique est passé de 1,32€ en mai 2016 à 1,10€ actuellement.

Et la baisse pourrait se poursuivre dans les mois à venir. Si le Royaume-Uni venait à ne pas trouver d’accord avec l’Union Européenne sur les termes de sa sortie, le pays appliquerait alors un « Hard Brexit » au mois de mars prochain, entraînant certainement une nouvelle fuite des investisseurs et une baisse de la livre sterling.

La baisse de la livre sterling engendre des difficultés en Premier League

Les premières fluctuations de la livre sterling ont déjà entraîné quelques difficultés pour les clubs de Premier League. Au cours des derniers mois, certains grands joueurs du championnat auraient demandé à négocier une partie de leur salaire en euros afin de se couvrir en cas d’effondrement de la monnaie britannique. Des demandes qui sont « monnaie courante » dans des championnats comme la SuperLig turque, pays au sein duquel la monnaie est soumise à de fortes fluctuations. Une requête qui serait d’ailleurs à l’origine de la non-prolongation de contrat d’Alexis Sanchez à Arsenal et de son départ vers Manchester United.

« De nombreux joueurs européens souhaitent être payés en euros. Mais nous sommes une entreprise travaillant en livre sterling. Faire face à de telles demandes est difficile pour nous » reconnaissait ainsi l’an dernier Cliff Baty, Directeur Financier de Manchester United, lors d’une conférence organisée par KPMG Football Benchmark.

Une demande qui est également désormais manifestée par les clubs européens : ces derniers souhaitent être payés en euros par les clubs anglais cherchant à recruter leurs joueurs.

La Premier League a recours à des produits financiers pour se couvrir contre les fluctuations de monnaie

Pour se prémunir contre les éventuelles baisses de la livre sterling, les clubs de Premier League – et joueurs – utilisent de plus en plus les produits mis à disposition par les plateformes de changes pour garantir le taux de conversion de leurs liquidités. Les plateformes, en échange d’un taux compris entre 1 et 3%, garantissent alors le taux de change de leurs clients face aux monnaies traditionnelles.

Si le recours à de telles solutions n’est pas nouveau – les gros clubs de Premier League recevant des paiements en euros (droits TV des compétitions européennes) ou en dollars (issus des contrats de sponsoring) ont pour habitude d’utiliser de tels produits – en revanche, le montant des liquidités captées par de tels placements a conséquemment augmenté depuis le vote de juin 2016.

Selon les informations rapportées par Argentex – opérateur de change – à nos confrères du Financial Times, la société a capté un flux additionnel de 100 M$ provenant du secteur sportif britannique depuis le résultat du référendum. Un montant qui provient essentiellement de l’industrie footballistique.

Le Brexit fait peser d’autres risques sur la tête des clubs de Premier League

Si, tant bien que mal, les clubs de Premier League parviennent à trouver des solutions pour pallier une éventuelle baisse de la livre sterling ; en revanche, les dirigeants sont très attentifs quant aux conséquences du Brexit sur la libre circulation des travailleurs européens.

Une rupture dans les accords conclus avec l’Union Européenne pourrait entraîner un grave problème de compétitivité pour le football anglais. Si les règles du permis de travail devaient être appliquées aux joueurs issus de l’Union Européenne, plus de 150 footballeurs pourraient alors quitter l’élite du football anglais. Et la Ministre britannique en charge des sports, Tracy Crouch, n’a guère été rassurante à ce sujet au cours des derniers mois. Les clubs anglais ne sont peut-être pas au bout de leurs peines…

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