Interview

Interview exclusive d’Eric Mazet, responsable médias des Chamois Niortais

Responsable médias au sein du Chamois Niortais FC, Eric Mazet a eu la gentillesse de nous accorder une interview afin de faire le tour de l’actualité digitale du club des Deux-Sèvres. La bonne saison sportive réalisée par les Chamois est perceptible au sein des canaux digitaux du club. Découvrez les coulisses d’un club qui ne cesse de progresser ces dernières années…

M. Mazet, pouvez-vous nous présenter votre parcours ainsi que vos missions au sein des Chamois Niortais ?

Je suis avant tout supporter des Chamois depuis ma plus tendre enfance. Mon père était d’ailleurs dirigeant du club dans les années 70. J’ai commencé par créer au milieu des années 90 un magazine qui s’intitulait « Guadalajara, l’Autre Football ». Beaucoup soutenus au niveau médiatique par Canal Plus, nous avions réussi à sortir plusieurs numéros en kiosque sur le plan national. Malgré un beau succès d’estime, nous n’avions malheureusement pas pu poursuivre le développement pour des raisons économiques. Après cette aventure, j’ai travaillé en freelance à la fois pour le Paris Saint-Germain, pour la LFP et pour France Football. Au PSG je réalisais notamment des interviews d’adversaires publiées sur le site officiel et dans les programmes de match. Au sein de la LFP je réalisais également des interviews en profondeur pour alimenter la rubrique « Café crème » du magazine officiel. Et au sein de France Football j’avais une rubrique « A bâtons rompus » dans l’édition du vendredi. Mes invités y évoquaient d’autres sujets que le ballon rond.

Parallèlement à mes activités freelance, j’ai eu en 1998 le privilège d’accompagner l’équipe de France en qualité d’officier de liaison presse auprès des Bleus. J’ai donc vécu les cinq semaines de compétition en permanence auprès des Bleus champions du monde, un vrai rêve de gosse ! Volontaire au sein du Comité d’Organisation « France 98 », j’étais chargé de relayer toutes les informations sur l’équipe de France auprès du Centre International des Médias. Et comme Aimé Jacquet ne souhaitait pas communiquer à l’époque, je n’avais pas grand-chose à faire si ce n’est profiter de cette expérience unique.

Eric Mazet

En 1998, Eric Mazet a eu la chance d’accompagner l’équipe de France en qualité d’officier de liaison presse.

Pour en revenir au Chamois Niortais FC, j’ai commencé par commenter des matchs pour une radio locale avant de m’occuper du journal du club pendant une dizaine d’années. Depuis sept ans je me suis vu confier la responsabilité du site officiel. Sept saisons au cours desquelles j’ai accompagné à la fois des descentes et des remontées. Descendu jusqu’en CFA le club a connu quelques années douloureuses mais se retrouve à nouveau dans une très belle dynamique.

Quels sont les objectifs principaux du site officiel des Chamois Niortais (http://www.chamoisniortais.fr) ?

Aujourd’hui nous n’avons plus de support papier. Le site officiel est donc notre vitrine en terme de communication externe. Il s’agit également de notre source officielle d’informations.

Combien de personnes travaillent au sein de l’écosystème digital des Chamois Niortais ?

Personne n’est employé à plein temps au sein de l’écosystème digital des Chamois. Nous sommes au total neuf personnes à œuvrer soit en freelance, soit sur la base du bénévolat.

Caméraman du club, Romain Lechat travaille à la fois pour le site officiel mais aussi pour la chaine de TV Onzéo avec laquelle nous avons un partenariat. Nous avons également une photographe officielle en la personne de Marie Delage.

Du côté des reporters Bruno Ahime est considéré comme l’historien du club. Il gère plusieurs missions rédactionnelles comme l’interview d’un joueur de notre équipe avant chaque match, le suivi de nos équipes féminines, la mise en ligne du programme du week-end ou encore l’actualisation des résultats. Partenaire du club, Albert Poirault réalise quant à lui des reportages vidéo en coulisses les soirs de match à domicile. Karl Duquesnoy s’occupe lui de préparer une interview de l’entraineur de l’équipe adverse et nous fournit toutes les statistiques de nos prochains adversaires. Il travaille en concertation avec Pierre-Antoine Pougnard qui rédige pour sa part une présentation détaillée de nos futurs adversaires.

Plus jeune membre de l’équipe et représentant de la génération Y, Simon Vuillemin a pris à bras le corps notre compte officiel Twitter depuis un petit peu plus d’un an. Je n’oublie pas Jérôme Henri qui habite sur Bordeaux et nous donne un coup de main sur différentes missions rédactionnelles en fonction de sa disponibilité.

Enfin la partie purement technique est confiée à un prestataire externe (Millcréa) basé sur l’Ile de Ré.

Quelle est l’audience du site officiel ?

Nous observons une corrélation somme toute logique entre les résultats sportifs et l’audience du site officiel. Actuellement nous mesurons une moyenne de 2 500 visiteurs uniques par jour, avec de grosses pointes de trafic autour des jours de match (entre 8 000 et 9 000 visiteurs uniques).

Par rapport à la saison dernière nous constatons une progression de 20% de notre audience. Pour notre retour en Ligue 2 nous avions paradoxalement connu une baisse de fréquentation du site officiel entre 10 et 15% par rapport au National. Cela s’explique assez facilement par la différence de couverture médiatique entre le championnat de Ligue 2 et celui de National. On effectuait un live de tous nos matchs de National sur le site officiel. Et comme nos supporters ne pouvaient pas trouver d’autres lives ailleurs, ils se rendaient massivement sur le site officiel.

Quel est le pourcentage de CA merchandising réalisé via la boutique en ligne ?

Environ 70% de la vente de produits dérivés est effectuée via le site internet. Ce pourcentage important s’explique par le fait que nous ne possédons pas de boutique officielle en ville. Seule une boutique située sur le parking du stade est ouverte les soirs de match.

Jusqu’à très récemment nous ne commercialisions aucun produit dérivé hormis le maillot officiel. Le merchandising est donc un sujet nouveau chez nous.  Notre boutique en ligne n’est pas transactionnelle (ndlr : téléchargement d’un bon de commande à renvoyer au club avec le règlement), mais à moyen terme des développements pourraient être effectués sur le sujet.

Quel est le pourcentage de CA réalisé par la billetterie en ligne ?

Dans l’exemple du match contre Caen (ndlr : l’interview a eu lieu le matin de l’opposition face aux Normands), nous avons vendu entre 500 et 600 billets via la billetterie en ligne. Et ce soir nous tablons sur une affluence de 6 000 spectateurs. Cela représente donc grosso-modo 10%. Mais sur ces 6 000 spectateurs attendus nous comptabilisons également tous les abonnés et les partenaires présents à l’année. Le pourcentage est donc minimisé si on tient uniquement compte de la vente au détail match par match.

Au niveau billetterie en ligne on constate que l’importance de l’affiche a une influence encore plus déterminante sur les ventes par rapport à la distribution physique classique. Cela s’explique par l’attrait de l’affiche pour des personnes habitant dans une zone plus éloignée de Niort qu’habituellement. Sur des affiches un peu moins prestigieuses la billetterie en ligne représente habituellement entre 250 et 300 billets vendus. D’ici trois ans, l’objectif est d’atteindre 50% des billets vendus en ligne.

Le club de Niort a-t-il prévu de développer sa présence sur le canal mobile ?

Un projet de déploiement est effectivement en cours, avec pour objectif d’être opérationnel pour le démarrage de la saison prochaine.

Monétisez-vous l’audience du site officiel pour bénéficier d’un complément de revenus ?

Nous gérons en interne ce sujet, avec en particulier la commercialisation de bannières au format 728*90 en header du site. Grosso-modo les recettes provenant de la monétisation du site officiel se situent aux alentours de 15 000 € sur l’ensemble d’une saison. A terme l’objectif est que les coûts de fonctionnement du site soient entièrement autofinancés via les recettes publicitaires, ce qui n’est pas encore le cas actuellement.

Quels sont les objectifs auxquels doivent répondre les réseaux sociaux travaillés par le club ?

Le maitre-mot des réseaux sociaux est l’échange, l’objectif prioritaire étant de pouvoir interagir directement avec nos supporters. Nous avons délibérément choisi de ne pas inclure de forum libre sur notre site officiel. Les internautes peuvent en revanche rédiger des commentaires qui passent par le filtre de la modération.

La meilleure des interactions se passe en réalité via Twitter et Facebook. L’important est de se rapprocher de nos supporters en leur montrant qu’il peut y avoir un lien direct avec eux. Simon Vuillemin publie sur Twitter un maximum d’informations en temps réel. Dernièrement, nous avons d’ailleurs mené une enquête de satisfaction consacrée à notre compte Twitter. Nous sommes satisfaits des retours très positifs et nos followers ont au passage proposé des pistes d’amélioration pouvant s’avérer très pertinentes.

Quel est le travail d’animation opéré sur Facebook ?

Aujourd’hui notre compte officiel Facebook est avant tout un relais du site officiel. A chaque fois qu’une information est mise en ligne sur le site officiel nous la postons également sur notre page officielle Facebook, ce qui nous permet de booster l’audience.

Le club travaille-t-il aujourd’hui sur un scénario Ligue 1 ? Et des améliorations sur le plan digital sont-elles au programme de ce scénario ?

Pour le moment nous n’avons pas du tout abordé l’hypothèse d’une montée en Ligue 1 et ses incidences sur le plan digital. Il y a un mois nous jouions encore le maintien. Les choses se bousculent un petit peu grâce à notre très belle série, mais pas question de nous enflammer pour autant.

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