mls modèle économique
Interview

La Major League Soccer, un modèle à suivre ?

lev radin / Shutterstock.com

Parfois incompris voire décrié en Europe, le mode de fonctionnement de la Major League Soccer – inspiré des autres ligues US – a permis à la compétition de connaître un fort développement en Amérique du Nord au cours des dernières années. A tel point qu’il commence à susciter l’intérêt de certains grands clubs européens, souhaitant appliquer le modèle de ligue fermée au Vieux Continent. Matthias Van Halst, Journaliste basé au Canada et fin connaisseur de la MLS, nous livre ses analyses.

Au cours des dernières années, la Major League Soccer a accueilli de nombreuses nouvelles franchises, contribuant à l’élargissement de la compétition. Une phase d’extension qui n’est pas achevée puisque la MLS doit accueillir encore de nouvelles formations lors des saisons à venir. Comment expliquez-vous cet attrait pour la MLS ? Comment le Board de la MLS parvient-il à convaincre les investisseurs de miser sur le soccer ?

Ce succès s’explique par la combinaison de nombreux facteurs. Tout a commencé en 2007, quand les dirigeants de la MLS ont lancé un concept appelé « Game First » (Place au jeu) dans leur stratégie de développement. Dès lors, l’objectif était avant tout de se concentrer sur les spécificités du sport au lieu de tenter, comme ça avait été le cas par le passé, d’en changer certains aspects pour séduire un public habitué aux sports américains traditionnels et peu convaincus par le soccer.

Parmi les nouvelles orientations, on peut citer : la création du statut de joueur désigné, l’augmentation des moyens accordés aux clubs pour investir dans leur effectif, l’internationalisation du travail de scouting, la création des écoles de jeunes des clubs, l’investissement dans des moyens techniques (pour la diffusion mais aussi pour offrir de meilleures infos aux entraîneurs), la professionnalisation des arbitres, des liens avec des fédérations étrangères pour aider au développement…

Les résultats ont été immédiatement palpables sur le terrain : on peut penser évidemment à l’arrivée de David Beckham cette année-là, mais il ne faut pas sous-estimer celle de Toronto. C’est le premier club qui a mis en place cette nouvelle politique dès son introduction en MLS, avec succès (hors du terrain, car sportivement ce fut longtemps très compliqué). Et les franchises suivantes ont encore mieux intégré cette nouvelle orientation. Parmi elles, plusieurs évoluaient à un niveau inférieur (Montréal, Seattle et Portland par exemple) et avaient déjà de fervents supporters.

La Major League Soccer, un modèle à suivre ?
To Top
Send this to a friend