Territoire fantasmagorique pour tous les acteurs du sport, l’Asie est un marché immense, ciblé par d’innombrables clubs qui perçoivent le continent comme la panacée en termes de revenus. Encore faut-il trouver le bon angle d’attaque et les pays dotés d’un véritable potentiel. Pour faire tourner la planche à billets, trouver son positionnement de marque est d’une rare difficulté, même pour des entités surpuissantes. Alors comment expliquer que la SD Éibar, dernier budget de Liga, s’est installée sur le podium des clubs les plus suivis et appréciés au Japon en un temps record, parvenant à regarder le FC Barcelone et le Real Madrid droit dans les yeux ? Par François Miguel Boudet.
Au terme de sa première saison en Liga en 2014-2015, la SD Éibar doit son salut à la gestion économique calamiteuse d’Elche qui lui vaut une relégation administrative en deuxième division. Premiers relégables, les Armeros sont donc sauvés in extremis mais ils doivent investir pour se maintenir une saison de plus. Les dirigeants du club de Gipuzkoa ont déjà fait preuve d’inventivité en lançant un crowdfunding mondial pour contourner la Ley del Deporte qui obligeait le club à devenir une société sportive anonyme (SAD) pour entrer dans le giron du professionnalisme. Cette fois-ci, c’est sur le plan sportif qu’il faut redoubler de créativité. Au milieu de la cohorte de joueurs arrivés libres et des prêts, trois joueurs font l’objet d’un transfert : Gonzalo Escalante, Kike García et… Takashi Inui. Débarqué le 26 août 2015 au Pays basque en provenance de l’Eintracht Francfort pour une somme comprise entre 300 000 et 500 000€, le Japonais sera une réussite totale, à la fois sur le terrain mais aussi à l’échelle internationale.