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Arsenal : un contrat de sponsoring manche qui fait débat !

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Jimmy W / Shutterstock.com

Alors que les Gunners semblent avoir réalisé une bonne opération commerciale en officialisant la signature d’un contrat de sponsoring manche avec le Rwanda Development Board ; des interrogations émergent au sujet des motivations ayant poussé le Rwanda à conclure un tel deal. De quoi éclabousser l’image des Gunners ?

30 M£. C’est la somme estimée par les différents médias britanniques qui devrait être investie par le Rwanda au cours des trois prochaines saisons pour promouvoir le pays sur la manche gauche des tenues officielles d’Arsenal FC.

Si la signature d’un contrat de sponsoring avec un club de football pour booster sa stratégie de « Nation Branding » n’est pas un phénomène nouveau – Qatar Tourism Authority (QTA) verse chaque année une somme supérieure à 100 M€ au Paris Saint-Germain pour l’exposition offerte par le club parisien à la péninsule qatarie – la révélation de cet accord a suscité quelques critiques acerbes dans la classe politique et économique des deux pays.

Et la question lancinante est la suivante : un pays considéré comme l’un des plus pauvres au monde a-t-il les moyens de débourser 10 M£ par an pour apparaître sur la manche d’un club générant chaque année d’importants profits ?

Car la situation économique du Rwanda n’est guère reluisante. S’il est vrai que le pays a connu une vigoureuse croissance de son PIB par habitant au cours des dernières années, le Rwanda se classe toujours parmi les 25 nations au PIB par habitant les plus faibles du monde. Du reste, le Rwanda est encore aujourd’hui dépendant des aides internationales pour accélérer son développement. Un point que n’ont pas oublié de mentionner certains parlementaires britanniques et néerlandais, s’interrogeant dernièrement sur la signature de cet accord de sponsoring avec Arsenal FC.

« Tous ceux qui critiquent l’accord signé avec Arsenal sous prétexte que le Rwanda est un pays pauvre sont soit ignorants des investissements en marketing nécessaires pour développer une activité, soit ils souhaitent que le Rwanda reste un pays pauvre » a alors dernièrement réagi vigoureusement Clare Akamanzi, Directrice du Rwanda Development Board, entité ayant directement investi dans l’accord de sponsoring avec Arsenal FC.

Cet investissement est-il la simple conséquence du supportariat ouvertement manifesté par Paul Kagame, Président de la République Rwandaise depuis 2000, envers les Gunners ou un tel accord de sponsoring permettra-t-il réellement de stimuler l’activité touristique du pays ?

Selon certaines sources rwandaises citées par The Guardian, le Rwanda devrait être en mesure de générer 300 M£ de revenus touristiques via son investissement de 30 M£ dans la signature de cet accord avec Arsenal. Un montant qui semble exagérément élevé, notamment à la lecture des ambitions globales du Rwanda en termes de développement touristique. En effet, le pays souhaite doubler ses revenus en 6 ans, pour atteindre la barre des… 800 M$ via cette activité.

Mais le vrai enjeu pourrait être ailleurs pour le pouvoir central rwandais. Cherchant à promouvoir la langue anglaise depuis le milieu des années 2000 au détriment du Français pour des raisons historiques et économiques, le pouvoir exécutif rwandais verrait d’un bon œil la signature d’un accord de sponsoring avec un club de Premier League. Un contrat qui permet d’impliquer, de manière collective, le peuple rwandais dans l’histoire d’un fleuron du football britannique. Et cet accord pourrait bien atteindre ses objectifs à en croire le sentiment de fierté perceptible dans les rues de Kigali lors de l’officialisation du partenariat.

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