Edito

Pourquoi je soutiens #Maroc2026 (et pourquoi les Américains vont l’emporter)

édito pierre rondeau candidature maroc 2026
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Dans ce nouvel édito, Pierre Rondeau, Economiste du Sport, expose les différents atouts de la candidature marocaine concernant l’organisation de la Coupe du Monde 2026. Et si le Royaume chérifien créait la surprise…

Le 13 juin prochain, pile au moment du début de la coupe du monde 2018 en Russie, la FIFA désignera le pays organisateur du mondial 2026. Seuls deux dossiers ont été retenus, le Maroc et le trio américain constitué par le Canada, les Etats-Unis et le Mexique.

Tout laisse à croire que ces derniers remporteront la timbale, des pays puissants, économiquement très riches et diplomatiquement importants. Pourtant, je profite de la visibilité accordée par Ecofoot pour soutenir et défendre la candidature marocaine.

Le continent africain, terre historique du football, constitué de 55 fédérations, peuplé d’une population adoratrice du ballon rond, jeune et motivée, n’a organisé qu’une seule fois le mondial, depuis 1930. C’était en 2010, en Afrique du Sud. Malgré les déboires et les échecs, les scandales de corruption, les infrastructures abandonnées et la population laissée à l’abandon, l’événement avait pourtant acté un élan symbolique pour le continent noir.

Il faut dorénavant compter sur l’Afrique et faire confiance à ses membres. Le Maroc reste une nation florissante et prospère, à très fort potentiel. Elle est la première destination touristique du continent et connait un boom économique et social inédit.

Après différents échecs de candidature, notamment en 2010 face à l’Afrique du Sud, le pays a appris de ses erreurs et a su construire un dossier pérenne et crédible. Tout a été centré sur la durabilité et la solvabilité de la compétition. 8 nouveaux stades sortiront de terre et seront tous modulables, adaptables, fonctionnels et écologiquement responsables.

Différents cabinets d’études, dont celui qui a préparé la candidature des Jeux Olympiques de Paris 2024, affirment que les retombées économiques seront certaines et continues pendant de nombreuses années. On prédit déjà plus de 5 milliards de dollars de bénéfices sur 10 ans et jusqu’à 110 000 emplois créés entre 2018 et 2024.

Côté américain, les critiques fusent. Le Canada et le Mexique apparaissent comme des faire-valoir, où seulement 20 matchs sur 80 y seront organisés. De plus, des villes, comme Chicago ou Vancouver ont clairement affiché leur opposition à accueillir des rencontres, face aux coûts imposés par la FIFA en 2026.

Sans compter sur la violence probable. Le Mexique, d’après l’Institut pour l’économie et la paix, serait le 22ème pays le plus dangereux au monde. Le Maroc ne serait que 89ème, plus sûr que les Etats-Unis, 50ème, et quasiment comparable à la France, 113ème.

Les scandales de corruption viennent eux-aussi entacher la candidature nord-américaine. C’est outre-Atlantique que les premières affaires ont éclaté, où Chuck Blazer, « banni à vie de toute activité liée au football» était, jusqu’à récemment, le secrétaire général de la confédération nord-américaine et caribéenne.

Rajoutons à cela la présidence actuelle de Donald Trump, décrié et critiqué pour la gestion de sa politique internationale.

Seulement, il est quasi-certain que c’est la candidature américaine qui va l’emporter en juin prochain. Alors que les Etats-Unis ont déjà organisé le mondial en 1994, alors que le Mexique a déjà accueilli par deux fois la compétition, en 1970 et 1986, alors que l’Afrique n’a été qu’une seule fois la terre d’accueil du football international, alors qu’un événement comme une coupe du monde devrait être un formidable vecteur de développement pour un continent asséché par le système capitaliste, tous les faisceaux indiquent une victoire américaine.

Après, je peux toujours me tromper …

Par Pierre Rondeau

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