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FIFA : des revenus en forte hausse pour la fédération internationale ?

FIFA revenus hausse
Ugis Riba / Shutterstock.com

Malgré les scandales et les procédures judiciaires ayant entaché la réputation de la fédération internationale, la FIFA devrait enregistrer un record de revenus lors du Mondial russe. De quoi largement effacer les déficits affichés lors des derniers exercices.

Rien n’est plus fort que le football. Ou que la FIFA devrait-on dire. Malgré l’ouverture en 2015 d’enquêtes par la justice suisse et américaine aboutissant au Fifagate et à l’arrestation de plusieurs hauts dirigeants de la fédération internationale ; cet épisode ne semble pas réellement porter préjudice à la fédération internationale.

En effet, grâce notamment au succès du Mondial russe, la FIFA devrait être en mesure d’enregistrer des revenus supérieurs aux estimations. Alors que la fédération internationale comptait initialement générer 5,6 Mds$ de recettes pour le cycle 2015-18, sa direction a dernièrement revu ses prévisions à la hausse en estimant l’atterrissage plutôt aux alentours de… 6,1 Mds$ (5,2 Mds€) !

Un montant qui représenterait alors une progression de plus de 25% par rapport au cycle précédent. Un cycle qui avait pourtant été marqué par l’organisation d’une Coupe du Monde très réussie au Brésil, rapportant alors sur l’ensemble de la période 4,8 Mds$ à la fédération internationale.

La FIFA a su renouveler son portefeuille de sponsors

Parmi les principales sources de revenus de l’institution, les inquiétudes étaient portées sur les recettes de sponsoring. Suite au Mondial 2014, la FIFA a enregistré une vague de départs de partenaires majeurs. Un mouvement qui s’est accentué avec le Fifagate. De nombreuses marques dont Emirates, Sony, Castrol, Continental ou encore Johnson & Johnson ont alors quitté le navire. Et d’autres acteurs historiques, dont Coca-Cola et McDonalds, ont menacé de claquer la porte si un profond renouvellement des équipes dirigeantes n’était pas effectué.

Mais la nouvelle direction de la fédération internationale – emmenée par Gianni Infantino – a su actionner plusieurs leviers pour renouveler son portefeuille de sponsors. Le développement du football en Chine a ainsi permis à la FIFA de capter de nombreux partenaires au sein de ce nouveau marché.

Au total, la FIFA dispose de 7 partenaires chinois pour cette Coupe du Monde, nation la mieux représentée devant… la Russie ! Parmi les top sponsors, Wanda Group a accepté de débourser plusieurs dizaines de millions de dollars par exercice pour obtenir la visibilité maximale durant les grands événements. Dernièrement, le fabricant chinois de smartphones Vivo a investi 400 M€ pour signer un accord de sponsoring avec la FIFA, couvrant le Mondial russe et qatari.

Au-delà de la conquête de nouveaux marchés, la FIFA a également pu s’appuyer sur de nouveaux produits pour densifier son portefeuille. Catégorie mise en place depuis le Mondial brésilien, la fédération internationale commercialise désormais des droits régionaux, permettant aux acteurs d’activer leur partenariat dans une zone circonscrite. Une catégorie, dont le ticket d’entrée est bien plus abordable, qui a séduit de nombreux acteurs russes (Alfa Bank, Alrosa) et… chinois !

La FIFA profite d’un contexte TV favorable

Concernant les recettes télévisuelles, la FIFA n’est pas à plaindre. Selon les dernières estimations, dévoilées notamment par KPMG, la fédération présidée par Gianni Infantino devrait percevoir 3 Mds$ (2,5 Mds€) de revenus télévisuels pour le cycle 2015-18, correspondant à environ 50% des revenus de la FIFA. Des revenus qui seraient en hausse de 600 M$ par rapport au cycle 2011-14.

Avec plus d’un milliard de téléspectateurs ayant visionné la finale de l’édition 2014 de la Coupe du Monde, la FIFA dispose désormais de l’événement (sportif) le plus suivi au monde. Malgré un ticket d’entrée élevé, les diffuseurs se bousculent pour acquérir les droits d’un événement qui présente des pics d’audience pouvant avoir une influence sur les parts annuelles des chaînes concernées.

Si les audiences spectaculaires constituent le socle de cette commercialisation réussie, la FIFA profite d’autres facteurs pour développer ses recettes télévisuelles. La convergence média-télécom du secteur permet à la FIFA de stimuler la concurrence au sein des grands marchés occidentaux. Le comportement disruptif des jeunes fans permet également à la fédération internationale de multiplier les accords de licence avec les opérateurs mobiles et internet. En combinant tous les supports, la FIFA a signé au total près de… 2000 accords de diffusion pour la Coupe du Monde 2018 !

L’intérêt ascendant du football sur de nouveaux marchés à très fort potentiel permet également de stimuler les revenus médias de la FIFA. Sans surprise, les opérateurs russes ont accepté de payer trois fois plus cher pour diffuser leur Coupe du Monde (40 M$). CCTV a dernièrement fait un chèque compris entre 300 et 400 M$ pour diffuser les éditions 2018 et 2022 de la Coupe du Monde, malgré l’absence de la Chine en Russie. Du côté des Etats-Unis, les prix sont également en hausse : Fox Sports a déboursé 400 M$ pour obtenir les droits en langue anglaise des Mondiaux 2018 et 2022. Et Telemundo a dépensé 600 M$ pour les droits en langue espagnole.

La hausse significative des principales sources de revenus va permettre à la FIFA d’enregistrer un résultat positif sur l’ensemble du cycle 2015-18. Après avoir enregistré des déficits lors des trois derniers exercices, les bénéfices perçues grâce à la Coupe du Monde 2018 vont largement compenser les pertes des années passées. Alors que la FIFA tablait au départ sur un résultat d’exploitation positif de l’ordre de 100 M$ pour l’ensemble du cycle, le montant pourrait être finalement plus élevé…

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