Olbia Conseil
Interview

« Les fédérations ont naturellement besoin de diversifier leur proposition de valeur »

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La situation sanitaire a lourdement affecté les activités des différentes fédérations sportives ces derniers mois. La plupart d’entre elles ont connu une baisse conséquente de leur nombre de licenciés. Au-delà des impacts à court terme, cette crise pourrait engendrer des mutations profondes et durables dans la pratique sportive. D’où la nécessité pour les fédérations et leurs clubs affiliés de transformer leur mode de fonctionnement pour reconquérir les licenciés. Benjamin Carlier, Directeur Associé chez Olbia Conseil, dresse un état des lieux de la situation en cours tout en proposant des pistes de réflexion pour aider les fédérations à retrouver une croissance vigoureuse en sortie de crise. Entretien.

A quel point la crise sanitaire a-t-elle impacté les activités des différentes fédérations sportives françaises ?

Le secteur associatif a été particulièrement touché par la crise sanitaire, c’est une évidence, avec des chiffres alarmants. L’observatoire de l’économie du sport de la BPCE indique que « la baisse moyenne des revenus des associations sportives est estimée à environ 30 % en 2020 par rapport à 2019. » Les ressources des clubs étant très liées aux usagers, cette baisse s’explique facilement. Selon le CNOSF, au-delà de la perte de cotisations, 78 % des clubs indiquent avoir enregistré une perte économique sur d’autres secteurs, partenariat mécénat, billetterie et événementiel… Dans un récent courrier au gouvernement, le CNOSF indique également que le sport fédéré a perdu 3,12 millions de ses licenciés – représentant 51 millions d’euros de recettes perdues. Pour les fédérations, les revenus liés aux licences sont prépondérants, le choc est donc rude. Sans compter l’ensemble des revenus en baisse suite à l’annulation d’événements ou au retrait de certains partenaires.

Il faut néanmoins noter que les fédérations comme beaucoup d’associations sportives bénéficient des dispositifs d’aides qui ont été mis en place par l’État (chômage partiel, plan de relance). Le CNOSF a également mis en place un dispositif d’aide aux fédérations dès septembre 2020. Cela n’empêche pas certains acteurs d’être d’ores et déjà en difficulté financière, mais c’est surtout l’avenir qui inquiète ! Les licenciés vont-ils revenir dans les clubs ? Les bénévoles vont-ils poursuivre leur engagement ? Les partenaires seront-ils au rendez-vous de la reprise alors que beaucoup sont en difficulté financière ? Les événements sportifs continueront-ils de faire autant recette qu’avant la crise sanitaire ? Beaucoup de questions restent encore en suspens quant à la reprise mais il est probable que certains changements liés à la crise sanitaire soient durables. Les fédérations devront faire preuve d’agilité et réfléchir à la diversification de leurs revenus.

De nombreuses fédérations ont lancé ces derniers mois des plans de soutien pour aider leurs clubs à résister en cette période difficile. A vos yeux, quelle fédération a mis en place les mesures les plus pertinentes et adaptées aux besoins de ses clubs et licenciés ?

« Les fédérations ont naturellement besoin de diversifier leur proposition de valeur »
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