Interview

Interview exclusive de Damien Bourgeais, responsable grand public du SCO Angers

Alors que le SCO Angers est en lice pour la montée en Ligue 1, Ecofoot.fr a eu la chance cette semaine de réaliser une interview exclusive de Damien Bourgeais, responsable billetterie et communication digitale du club angevin. Nous avons eu l’occasion de faire le tour de l’actualité digitale du SCO Angers. Pénétrez dans les coulisses du club de Maine-et-Loire :

Damien, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis Damien Bourgeais. J’ai intégré le SCO Angers à l’issue de mes études dans le marketing avec une spécialité dans les nouvelles technologies. Mon arrivée au SCO date de la saison 2006-07. Le club évoluait alors en National.

Aujourd’hui, au SCO, je suis chargé de toutes les missions commerciales destinées au grand public. Cela regroupe notamment la billetterie, le merchandising ainsi que la communication web auprès du grand public donc le site internet et les réseaux sociaux.

A quels objectifs doit répondre le site officiel du club ?

Depuis que je suis au SCO Angers, nous en sommes à la cinquième monture du site officiel. En fonction des objectifs, il a beaucoup évolué. Par moment, on a plus mis en avant les espaces publicitaires. A d’autres moments, on a revu le site officiel pour donner plus de visibilité au merchandising.

Aujourd’hui, on est revenu à quelque chose de plus simple avec un objectif assez précis : devenir le premier support de communication du club. En termes de communication, le site internet se doit de relayer les informations officielles. Ainsi, si un supporter a besoin de renseignements sur un match décalé, reporté, un horaire, le groupe convoqué pour une rencontre… il sait qu’il peut trouver toutes ces infos sur le site officiel. Tout ce qu’on peut lire sur les autres sites ou forums à propos du club ne proviennent pas forcément d’une source officielle.  L’information contenue sur le site officiel est gage de sérieux.

Combien de temps s’écoule en général entre le déroulement d’un événement et son officialisation sur le site internet ?

Même si on va bientôt connaitre des changements structurels avec un déménagement, nous sommes aujourd’hui dans les mêmes bureaux que la direction. Je suis moi-même situé à quelques bureaux de celui du président ou encore du manager général qui signent des contrats. Dans le cas d’un transfert, le protocole se conclut toujours avec une photo du président et du joueur concerné. Puis on définit un communiqué ensemble que l’on publie juste après. Le laps de temps est très court.

Combien de personnes travaillent au sein de la communication digitale du club ?

Nous sommes trois personnes. Je m’occupe personnellement du site internet et des réseaux sociaux. Il y a une autre personne qui travaille avec moi sur le site internet même s’il est d’abord dédié à d’autres tâches au sein du club (chargé de relation presse et vision sur la cellule de recrutement). Il m’aide dans la rédaction d’informations et de contenus notamment au sujet des équipes de jeunes du SCO dont l’actualité est chargée avec l’ouverture du centre de formation l’été dernier.

Ensuite, nous avons une autre personne – Richard Simoens – qui est externe au club et qui exerce sa mission pour le SCO dans le cadre du bénévolat. Il m’accompagne sur la gestion des réseaux sociaux. A l’origine, c’est lui qui avait créé la page Facebook du club qui avait connu un bel essor. Et puis, dans un souci d’officialisation de cette page Facebook, nous nous sommes rapprochés. Nous nous sommes bien entendus immédiatement. Nous avions des points de vu similaires sur l’évolution que nous pouvions apporter à la page Facebook du club. Ainsi, nous avons décidé de travailler ensemble sur tous les projets liés aux réseaux sociaux.

Comment s’est déroulé le rapprochement entre le club et Richard Simoens?

Le rapprochement s’est opéré quand on a atteint la barre des 10 000 fans sur Facebook afin d’officialiser le compte. A l’époque, Richard n’avait pas de contact au club et il réalisait ce travail en tant que passionné. Lors du rapprochement, il souhaitait poursuivre son action et de notre côté, nous avons apprécié son travail. Nous avons alors poursuivi ensemble.

Quelle est l’audience mensuelle du site officiel du SCO ?

La dernière version du site officiel a été livrée en janvier 2013. Depuis cette date, on oscille entre 200 000 et 250 000 visiteurs par mois en moyenne. Bien évidemment, nous connaissons des mois avec des pics et d’autres qui sont plus creux en termes d’audience. Les mois de mai, juin et juillet sont régulièrement de grosses périodes en termes d’audience avec la fin de saison et l’actualité du marché des transferts. Sur ces périodes, on peut dépasser les 300 000 visiteurs par mois. En mai 2013, on a même atteint un pic à 400 000 visiteurs. Pour vous donner une idée de la progression, nous étions aux alentours de 100 000 visiteurs par mois en 2007, lors de l’accession du club en Ligue 2.

Les bons résultats sportifs du SCO permettent-ils d’accroitre l’audience du site officiel ?

Sur le site officiel, on connait effectivement une petite augmentation des visites notamment lors des jours de match et lendemains de match pour accéder aux comptes rendus ou encore aux photos. Dès qu’il y a de bons résultats, cela joue sur le visitorat. Mais nous avions déjà connu ce phénomène lors des années précédentes avec notamment l’épopée en Coupe de France en 2011 qui se termine en demi-finale par un match à domicile contre le PSG. Le lendemain de ce match, nous avions connu une affluence de 30 000 visiteurs sur le site officiel.

Travaillez-vous certains leviers marketing afin de faire grossir l’audience du site internet ?

Aujourd’hui, nous ne travaillons pas de levier spécifique pour réaliser de l’acquisition d’audience. Bien évidemment, nous mentionnons notre site internet sur tous les supports de communication du club. Après, on concentre nos efforts sur les réseaux sociaux en essayant de créer des synergies et des passerelles entre ces canaux et le site officiel.

Les réseaux sociaux ne cannibalisent-ils pas l’audience du site officiel ?

Non je ne pense pas. Nous essayons de faire en sorte que les réseaux sociaux et le site officiel soient des médias complémentaires. La page Facebook va permettre d’avoir une meilleure interactivité avec les supporters et la possibilité de communiquer entre eux. Chose qui n’est plus possible aujourd’hui sur le site officiel qui ne dispose plus de forum.

Quelle est la part de CA de merchandising réalisée via la boutique en ligne ?

Je n’ai pas forcément de notion de chiffres par rapport à notre boutique en ligne. D’ordre général, le merchandising via des boutiques officielles est un sujet assez récent au sein du SCO. La boutique physique officielle a été ouverte en 2008. On va bientôt déménager de local pour avoir un espace bien plus grand. Mais il s’agit d’un sujet en plein essor.

site officiel sco angers

Le SCO d’Angers en est à sa cinquième version de site officiel depuis la saison 2006-07.

Concernant la boutique en ligne, elle n’a que quatre ans d’existence. Aujourd’hui, il ne s’agit pas d’un objectif prioritaire de faire de notre boutique en ligne un vrai site e-commerce. Elle a plus un rôle de service en fournissant nos équipements à nos supporters vivant loin d’Angers. Actuellement, le CA réalisé par la boutique en ligne est plutôt marginal par rapport à la distribution physique.

Quel pourcentage de CA est réalisé via la billetterie en ligne ?

Pour la billetterie, la situation est différente. On est en évolution sur ce sujet. Aujourd’hui, les supporters peuvent réserver et acheter leurs billets en ligne mais ils ne peuvent pas l’imprimer car notre stade ne peut lire les codes-barres. La dématérialisation complète de la billetterie devrait être mise en place pour la reprise de la saison prochaine. On pense connaitre un vrai essor de la billetterie en ligne à ce moment-là.

La possibilité pour les supporters de réserver et d’acheter leur place sur internet est importante car cela leur permet d’obtenir leurs places très longtemps à l’avance mais il y a toujours le petit frein de l’impression. Aujourd’hui, quand les gens achètent leurs billets en ligne, ils doivent venir les retirer au sein de la boutique officielle ou bien aux guichets du stade. Les soirs de match, nous dédions deux à trois guichets aux commandes en ligne. Néanmoins, la billetterie en ligne représente aujourd’hui tout de même entre 15 et 20% de notre affluence. Et nous connaissons un vrai développement depuis deux ans.

Avez-vous une stratégie d’animation commerciale différente sur le canal digital ?

En général, nous n’avons pas de stratégie différente entre le canal physique et digital. On peut mettre en place à des moments précis quelques ventes flashs. Ça se fait de temps en temps mais ce n’est pas systématique.

Le SCO Angers a-t-il une stratégie sur mobile ?

Aujourd’hui, le SCO n’a pas de présence sur mobile. Cependant le mobile est un projet qu’on va mettre en place. Mais nous avançons étape par étape.

 Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu le budget pour mettre en place un dispositif sur ce canal. Le coût de développement d’applications pour les différentes plateformes (Apple, Android) n’est pas négligeable. Cependant, on s’est rapproché d’entreprises locales qui peuvent nous aider sur ce sujet. Pour le moment, nous n’avons pas d’échéancier précis. Mais nous discutons et un projet mobile devrait bientôt voir le jour.

La montée en Ligue 1 peut-elle accélérer le développement d’une stratégie mobile ?

Pour le moment, nous ne savons pas. Nous essayons de ne pas trop évoquer la Ligue 1. Nous allons procéder étape par étape. Bien évidemment, on se prépare à une éventuelle ascension en Ligue 1. On se penche sur certains sujets comme l’évolution de l’accueil des partenaires ou la modification de la tarification de la billetterie. Mais nous n’avons pas encore forcément évoqué les évolutions potentielles de la stratégie digitale en cas de montée en Ligue 1.

Le SCO Angers monétise-t-il son site web ?

Sur le site, nous avons 4 formats que nous commercialisons (en comptant l’habillage de site). Nous avons en direct différents types de contrats. On peut avoir des partenariats annuels qui comprennent de la diffusion d’encarts web ou alors des opérations ponctuelles.

En plus des partenariats en direct, nous avons une régie publicitaire locale Come and Click qui commercialise nos espaces publicitaires. Cette régie publicitaire est également partenaire du club. Elle souhaitait associer son image à celle du club. Et dans le cadre de ce partenariat, elle commercialise également nos espaces. C’est un échange de bons procédés.

Quels sont les réseaux sociaux travaillés par le club ?

Dans notre esprit, les réseaux sociaux sont aussi importants que le site officiel. Aujourd’hui, on travaille surtout Facebook et Twitter. Mais nous sommes également présents sur Instagram et Pinterest.

L’important pour nous est de créer une complémentarité entre le site officiel, Facebook et Twitter. On consacre beaucoup d’énergie à l’animation de la page Facebook ou du réseau Twitter. Depuis la fin de l’année 2013, nous avons désynchronisé les messages Facebook de Twitter. Auparavant, quand on publiait un post sur Facebook, il était aussitôt relayé sur Twitter. C’est quelque chose qu’on ne fait plus aujourd’hui. On essaie de développer les deux réseaux sociaux de manière différente.

Aujourd’hui, sur Facebook, nous sommes contents des résultats. Vous avez pour habitude de réaliser un classement de manière périodique et nous constatons que nous progressons à chaque fois. Ce qui est drôle, c’est que nous sommes à la lutte au classement avec Dijon qui est également un de nos rivaux principaux sur le plan sportif pour l’accession en Ligue 1. Ces classements permettent de donner une photographie de la popularité d’un club à un moment donné.

Sur Facebook, on essaie toujours d’innover pour acquérir de nouveaux fans et y développer l’interactivité. Ce réseau social nous permet de recueillir les sentiments et le ressenti de nos supporters. Les réactions peuvent concerner le sportif ou d’autres aspects. C’est important pour nous d’avoir leurs retours et Facebook est un outil qui nous permet de les recueillir. Pour favoriser l’interactivité sur ce réseau, on offre la possibilité à nos internautes de poser leurs questions aux joueurs dont certaines seront reprises pour réaliser nos journaux de match. Lors de chaque match à domicile, on publie un journal de 3-4 pages dont une page est dédiée à l’interview d’un joueur. Les questions proviennent des fans qui les ont posées sur Facebook.

Une complémentarité est-elle recherchée entre Twitter et Facebook ?

Sur Twitter, on ne va pas forcément poster le même type d’informations. On est plus dans l’instantané. On y publie des photos, des réactions à chaud d’après-match, des images de l’entrainement… Alors que sur Facebook, on prend un peu plus de recul pour publier un post.

Twitter est surement le réseau social qui bénéficiera le plus de notre déménagement. Nous allons bientôt avoir nos locaux administratifs au niveau du centre sportif. Cela sera plus simple pour nous de poster les actualités liées à l’entrainement sur le réseau social.

Que peut-on vous souhaiter en cette seconde partie de saison ? Une montée en Ligue 1 ?

Evidemment, on y pense un petit peu. Mais il ne s’agissait pas d’un objectif avoué en début de saison. La montée en Ligue 1 était plutôt envisagée à moyen terme par notre président. Bien évidemment, si elle se présente à nous dès cette saison, nous n’allons pas la refuser. Mais l’objectif principal pour nous, que cela soit pour le secteur sportif ou administratif, c’est de faire mieux que les saisons précédentes.

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