Interview

F. Allègre : « L’eSport doit être l’une des vitrines du Paris Saint-Germain à l’international »

Après s’être lancé sur FIFA et Rocket League, le Paris Saint-Germain poursuit son développement dans l’univers de l’eSport en annonçant son lancement sur Dota 2, un des titres les plus populaires du secteur, connaissant notamment de très gros succès d’audiences sur les marchés asiatiques. A cette occasion, Ecofoot.fr s’est entretenu avec Fabien Allègre, Directeur du Développement de la marque Paris Saint-Germain, afin de faire le point sur la stratégie eSport menée par le club parisien.

Le Paris Saint-Germain a dernièrement annoncé son lancement sur le titre Dota 2. Comment le club a-t-il choisi de se lancer sur ce jeu ?

Ce lancement est en cohérence avec le projet que nous avons initié il y a deux ans dans l’univers de l’eSport. Un redéploiement sur un MOBA (ndlr : Multiplayer Online Battle Arena) bénéficiant d’une très forte audience sur les marchés internationaux – et notamment asiatiques – est en phase par rapport à la stratégie élaborée par le Paris Saint-Germain.

D’ailleurs, ce lancement a été mené en même temps qu’une série d’annonces illustrant la volonté du Paris Saint-Germain de se développer sur les marchés asiatiques. Nous avons notamment ouvert notre premier bureau à Singapour. Et nous avons communiqué la semaine dernière sur l’ouverture du Paris Saint-Germain Park à Shanghai.

Au Paris Saint-Germain, nous ne fonctionnons pas en silo. Nous poursuivons une stratégie à 360° pour faire du Paris Saint-Germain une marque globale. Et l’eSport doit être l’une des vitrines du Paris Saint-Germain à l’international.

Pourquoi avez-vous choisi de vous associer à l’équipe chinoise LGD Gaming pour vous lancer sur Dota 2 ?

Après mure réflexion, nous avons préféré nous lancer sur ce nouveau titre en contractant un accord avec un partenaire qui possède une véritable expertise sur la gestion d’équipes évoluant sur Dota 2. L’équipe ne sera donc pas directement gérée par notre structure eSport.

Cette stratégie internationale n’est pas nouvelle pour nous. Nous l’avions déjà initiée avec WEBEDIA, concernant notre approche sur FIFA et le recrutement de Rafifa au Brésil et Fiddle aux Etats-Unis.

Fiddle PSG eSports

Après FIFA, Rocket League et désormais Dota 2, le PSG a-t-il prévu de se lancer sur de nouveaux titres lors des mois à venir ?

Nous sommes toujours à l’affut d’opportunités. Nous observons notamment ce qui se fait dans la sphère des jeux sur mobiles. Nous attendons également de voir ce que peut donner un grand nom comme Nintendo sur la scène de l’eSport. Nous suivons avec grande attention l’évolution du secteur un peu plus casual gaming.

psg esports rocket league

La stratégie du PSG dans l’univers de l’eSport n’est pas de s’arrêter aux trois titres sur lesquels nous sommes aujourd’hui présents. Mais nous devons également digérer nos différents lancements. Nous restons très humbles dans ce secteur qui reste nouveau pour nous. Par rapport aux entités 100% eSport bien établies sur le marché, nous avons besoin de plus d’apprentissage et d’expérience pour pouvoir nous hisser à leur niveau.

Pourquoi le PSG a-t-il décidé de quitter au mois d’octobre dernier League of Legends ?

League of Legends est un titre très puissant, même en Europe. Mais l’évolution du modèle de compétition envisagée par l’éditeur à cette époque, c’est-à-dire passer d’un championnat à dimension européenne à l’organisation de multiples championnats nationaux, n’était pas en phase avec notre stratégie.

Par ailleurs, nous ne bénéficions pas d’assez de visibilité concernant la répartition des revenus. Nous ne parvenions pas à compenser l’accélération des rémunérations des joueurs par une hausse de recettes. Il était donc logique pour nous de sortir

Mais ce retrait n’est pas définitif. Nous continuons à suivre les évolutions apportées par Riot Games. La mise en place d’un système de franchises semble être une nouvelle option pour eux

Ce qui est sûr, c’est que nous pourrons envisager de revenir sur la scène de LOL qu’à partir du moment où nous aurons une vision globale de l’évolution de la stratégie mise en place par l’éditeur tout en étant certains que nos investissements seront rentables à terme.

Les investissements réalisés par le PSG dans le domaine de l’eSport permettent-ils au club d’enrichir l’expérience fan lors des jours de match au Parc des Princes ? Existe-t-il des synergies entre les deux univers ?

Naturellement, avec un jeu comme FIFA, c’est plus simple de mettre en place des événements lors des jours de match. L’organisation de « show matchs » en amont des rencontres ou à la mi-temps tend à se généraliser, notamment sous l’impulsion d’Electronic Arts, partenaire du club.

PSG eSports FIFA

Pour un titre comme Dota 2, c’est plus compliqué de bâtir des synergies. Les spectateurs viennent au stade avant tout pour assister à une rencontre de football. Et l’univers de Dota 2 est éloigné du football. Par conséquent, je ne sais pas vraiment comment l’organisation d’une compétition sur Dota 2 en live serait perçue en amont du match.

Néanmoins, nous sommes attentifs aux formats développés par les diffuseurs de compétitions d’eSport, dont notamment aux magazines mis en place par BeIN Sports. Peut-être trouverons-nous prochainement un format exportable pour une diffusion au cœur d’une enceinte de football. C’est un domaine dans lequel nous avons encore une marge de progression.

Le PSG envisage-t-il d’organiser prochainement une compétition eSport au Parc des Princes ?

Oui, bien sûr, nous y songeons. Cela a d’ailleurs déjà été fait dans d’autres enceintes de football, en Europe. Le Parc des Princes a été aménagé pour accueillir tout type de spectacles d’entertainment, que cela soit un match de football, un concert ou une compétition eSport. Nous disposons d’un stade en capacité d’organiser ce type d’événements. Après, il faut trouver la bonne opportunité. Et ce n’est pas toujours simple car le calendrier est chargé sur le plan sportif.

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