Stades

Vers un assouplissement des règles liées à la consommation d’alcool dans les stades anglais ?

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Un groupe de clubs professionnels anglais cherche actuellement à modifier les règles limitant la consommation d’alcool au sein des enceintes de football du pays. Un projet qui pourrait rapidement être soutenu par d’autres clubs et institutions sportives britanniques. Explications.

La France n’est pas le seul pays où une règlementation – la loi Evin – encadre fermement la consommation d’alcool lors d’événements sportifs. Même si cette loi est bien moins drastique, le Sporting Events Act décrété en Grande-Bretagne en 1985 limite fortement la consommation d’alcool au sein des enceintes britanniques de football.

En raison des actes de violence aperçus régulièrement au sein et aux abords des stades, le gouvernement britannique de l’époque décide alors d’encadrer la consommation d’alcool dans le cadre de rencontres de football. Depuis plus de 30 ans, les spectateurs ne peuvent donc plus consommer d’alcool à leur siège lors d’une rencontre de football. La consommation est uniquement autorisée dans les coursives du stade. Et, contrairement à la France, une telle règle s’applique également aux espaces d’hospitalité. Durant la rencontre, les rideaux des salons VIP sont fermés pour empêcher les invités de consommer leur verre tout en regardant la rencontre.

Football anglais : une loi qui n’a plus de sens ?

Cet encadrement rigide de la consommation d’alcool dans les enceintes britanniques commence à agacer certains dirigeants de clubs professionnels. D’autant que la consommation d’alcool à la place est autorisée dans d’autres sports en Grande-Bretagne, notamment au rugby. Ainsi, des stades comme Anfield Road ou Saint James’ Park, amenés à accueillir occasionnellement des matchs de rugby, peuvent servir de la bière à la place lors de telles rencontres alors que le Sporting Events Act l’interdit pour les matchs de football.

« Le football a changé considérablement depuis 1985. L’alcool ne cause plus le même niveau de problème qu’à l’époque. Une interdiction complète de la consommation d’alcool à la place est désormais disproportionnée par rapport aux risques encourus » a ainsi dernièrement commenté Marie Hepburn, Directrice des Opérations du Keepmoat Stadium de Doncaster.

Pour faire bouger les autorités à ce sujet, un groupe d’une dizaine de clubs professionnels anglais évoluant en D2, D3 ou D4 – parmi lesquels Sunderland, Ipswich Town ou encore Doncaster Rovers – ont conçu un programme pilote visant à réintroduire la consommation d’alcool à la place. Un plan qui, selon les différents clubs, permettrait même de réduire les incidents liés à la consommation d’alcool lors des jours de match car il limiterait notamment les cas de « Binge Drinking », observables aux abords des enceintes anglaises.

La Fédération des Supporters Anglais (FSF) s’est déjà manifestée en faveur d’une évolution de la réglementation. Du côté de la Fédération Anglaise, les dirigeants ont évoqué une étude du sujet lors des mois à venir. Et la Premier League suit l’évolution de ce dossier avec attention. Néanmoins, du côté des autorités britanniques, on semble peu enclin à débattre sur un sujet aussi épineux.

Un impact économique majeur ?

En parallèle des questions de santé publique, les clubs professionnels anglais souhaitent également intégrer les questions économiques au débat. Aujourd’hui, le Sporting Events Act constitue un manque à gagner important pour les clubs britanniques et pose de véritables problèmes en termes de staff pour des buvettes assaillies à la mi-temps des rencontres. Le retour d’une consommation modérée à la place permettrait alors d’améliorer l’expérience spectateur.

En Bundesliga, où la consommation à la place de bière est autorisée, les différents clubs professionnels allemands génèrent 40 M€ par saison de recettes liées à la vente d’alcool aux buvettes. Une somme loin d’être anecdotique.

Cependant, des incidents ont déjà perturbé le bon déroulement de rencontres dans les pays où la consommation d’alcool est plus souple. Par exemple, en avril 2011, la rencontre de Bundesliga opposant le FC Sankt Pauli à Schalke 04 a dû être interrompue après qu’un verre de bière ait heurté un arbitre en plein match. Une mésaventure similaire est arrivée à un joueur lors d’une rencontre du championnat suédois opposant Djurgarden à Mjallby en 2013. Des exemples qui ne plaideront pas en faveur d’un assouplissement du Sporting Events Act au Royaume-Uni…

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