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« La crise sanitaire a brisé les ailes du projet de croissance porté par la Juventus »

SUSA / Icon Sport

Si le football professionnel italien est (quasiment) parvenu à maintenir le montant de ses droits TV malgré un contexte instable et tendu ; de nombreux clubs transalpins ont néanmoins fortement souffert sur le plan économique ces derniers mois. Et plusieurs grands noms ont été contraints de recourir à des solutions alternatives de financement pour assurer la continuité de leurs activités. Luca Marotta, Docteur en Economie et Spécialiste de la Serie A, revient pour Ecofoot sur l’actualité économique du football professionnel italien. Entretien.

A quel point la crise sanitaire a-t-elle mis à mal l’économie du football professionnel italien ? Certains clubs ont-ils connu de réelles difficultés économiques menaçant la pérennité de leurs activités ces derniers mois ?

La crise sanitaire du Covid-19 a mis à mal l’économie du football professionnel italien. Les clubs ont subi une forte réduction de leurs recettes et une contraction des liquidités. L’effondrement des plus-values sur cessions de joueurs est une des conséquences de la crise du Covid-19. L’activité sur le marché des transferts a été moins importante que d’habitude, conséquence de la réduction des liquidités disponibles au sein du ballon rond. Lors des saisons précédentes, les plus-values étaient déterminantes pour assurer la continuité d’exploitation de bon nombre de clubs professionnels italiens. A titre d’exemple, l’AC Chievo Verona n’a pas été autorisé à participer au championnat de Serie B en cette édition 2021-22.

Les problèmes de liquidités affrontés par les clubs italiens sont également dus aux rencontres jouées à huis clos durant la dernière partie de la saison 2019-20 et l’intégralité de la saison 2020-21. Certains clubs ont ainsi éprouvé de grosses difficultés ces derniers mois à respecter l’indicateur de liquidité fixé par la FIGC. Ils ont alors dû vendre – voire négocier des ruptures de contrat – avant de réajuster leur effectif. Certains clubs ont eu recours à des emprunts auprès de la SACE (ndlr : Servizi Assicurativi del Commercio Estero) pour renflouer leur trésorerie.

« La plupart des grands noms de Serie A ont laissé partir des joueurs clés lors du dernier mercato »

D’ailleurs, plutôt que d’acheter de nouveaux joueurs, plusieurs grands clubs italiens ont préféré miser sur un nouvel entraîneur de renom à l’image de la nomination de José Mourinho à l’AS Roma, de Maurizio Sarri à la Lazio, de Luciano Spalletti au Napoli, de Massimiliano Allegri à la Juventus ou encore de Vincenzo Italiano à l’ACF Fiorentina. Ces clubs espèrent que leur nouvel entraîneur sera en capacité de former et de développer les joueurs déjà présents dans leur effectif pour à terme enregistrer des plus-values.

Si on prend un peu de recul, on s’aperçoit que la plupart des grands noms de Serie A ont laissé partir des joueurs clés lors du dernier mercato. C’est le cas par exemple du champion en titre, l’Inter Milan, qui a laissé partir deux de ses meilleurs éléments : Romelu Lukaku et Achraf Hakimi. Le Milan AC n’est pas parvenu à renouveler les contrats de joueurs tels que Gianluigi Donnarumma et Hakan Çalhanoğlu. Et le club pourrait affronter les mêmes difficultés concernant le dossier Franck Kessié. La Juventus a laissé filer Cristiano Ronaldo à Manchester United et prépare une augmentation de capital pouvant aller jusqu’à 400 M€ pour consolider les finances du club. L’AS Roma est parvenue à acheter Tammy Abraham mais le club a négocié dans le même temps le départ de gros salaires tels que Javier Pastore et Edin Džeko. Et le club a été contraint de vendre Pedro à… la Lazio ! Dans ce marasme, il semble que l’Atalanta Bergame est le club qui souffre le moins de la crise, grâce à ses participations récurrentes à la Champions League et au départ de Romero à Tottenham.

Le groupe chinois Suning, propriétaire de l’Inter Milan, a annoncé en fin de saison dernière sa volonté de se désengager du club lombard. Où en est aujourd’hui la vente du club ? Des investisseurs sont-ils intéressés ? Cette période de transition peut-elle freiner les ambitions sportives de l’Inter Milan en cette saison 2021-22 ?

« La crise sanitaire a brisé les ailes du projet de croissance porté par la Juventus »
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