Au mois de septembre dernier, la direction du FC Nantes en collaboration avec le groupe immobilier Réalités a dévoilé un ambitieux projet de nouveau stade, s’inscrivant au cœur d’une nouvelle aire urbaine. Afin d’en savoir plus sur ce projet, Ecofoot.fr s’est dernièrement entretenu avec Waldemar Kita, Président du FC Nantes. Propos recueillis par Pierre Nicouleaud.
La construction d’un nouveau stade est-elle une réelle nécessité pour le FC Nantes ? Quelles seront les nouvelles ambitions du club en exploitant cette future enceinte ?
Le monde du football a beaucoup évolué ces dernières années et l’environnement économique des clubs n’est plus le même qu’il y a 10 ans. Si on veut construire une équipe européenne, il faut un budget à la hauteur. Le nouveau stade est un élément important pour générer de nouvelles recettes importantes.
J’ai lu des critiques disant qu’avant de faire un stade, il fallait une grande équipe. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs !
Lors de la conférence de presse, Johanna Rolland, Maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole, a affirmé que ce n’était plus aux collectivités de supporter le coût d’un nouveau stade. Etes-vous d’accord avec elle ?
J’ai beaucoup d’ambitions pour le club, et le stade est un élément prépondérant. Je suis heureux de voir que Madame le Maire, Johanna Rolland, l’a parfaitement compris : le FC Nantes peut et doit permettre à la ville de rayonner en Europe.
Je partage son point de vue. C’est d’ailleurs une évolution que le législateur a acté par la loi du 1er mars 2017. Le stade ne coutera pas un euro au contribuable nantais. J’en ai pris l’engagement. Au contraire, le projet va rapporter des recettes supplémentaires à la ville.
Le nouveau stade du FC Nantes sera donc financé à partir de fonds 100% privés. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce financement ? Existe-t-il un risque de ne pas parvenir à financer le projet ?
Le stade sera financé, en partie, par la marge opérationnelle du projet immobilier YelloPark, et en autre partie par la souscription d’une dette à long terme.
Quand on est chef d’entreprise, le risque entrepreneurial existe. Sans prise de risque, on ne fait rien. Dans ma vie de chef d’entreprise, j’ai démontré que j’assumais mes choix et j’ai plutôt réussi. Avec Yoann Joubert, de Réalités, nous sommes des réalistes opérationnels et nous savons où nous allons.
Quel sera le loyer supporté par le FC Nantes pour exploiter cette nouvelle enceinte ?
Un business plan a été effectué par Ernst & Young. Il stipule que le FC Nantes peut payer un loyer de 4 millions d’euros par an, sans que cela ne le pénalise, car dans le même temps, comme je l’ai dit, les recettes générées par le stade seront très nettement supérieures. Les choses peuvent encore changer. Mais je confirme que le nouveau stade n’aura pas d’impact sur le prix des places.
Le FC Nantes sera-t-il intéressé par les revenus générés par les activités annexes associées au projet ?
Bien entendu ! Là encore, j’ai lu des choses inexactes et quelque peu malveillantes … Le FC Nantes sera, pour le moins, copropriétaire du stade.
Comptez-vous consulter les supporters pour pouvoir reproduire l’ambiance de La Beaujoire au sein de la future enceinte ?
Je veux que le stade de la Beaujoire 2 soit le plus moderne d’Europe et j’ai décidé de m’entourer des meilleurs spécialistes. Mais je veux aussi que les supporters s’approprient cet équipement, qu’ils s’y sentent le mieux possible. Nous les consulterons bien entendu.
Vous savez, nos supporters sont essentiels pour le développement du FC Nantes.
Propos recueillis par Pierre Nicouleaud Follow @pnicouleaud
