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Premier League : vers une nette hausse des droits TV domestiques ?

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Dziurek / Shutterstock

Le Board de la Premier League mise sur un réaménagement des lots et l’entrée de nouveaux acteurs issus du net pour enregistrer une nouvelle hausse de ses droits TV domestiques.

La Premier League ne pouvait pas rêver meilleure publicité. Quelques jours seulement après avoir lancé sa procédure d’appel d’offres concernant la commercialisation des droits TV domestiques pour la période 2019-22, les clubs d’Arsenal et de Liverpool FC offraient un somptueux spectacle sur la pelouse de l’Emirates, se soldant par un splendide 3-3. Une rencontre qui n’a certainement pas refroidi l’intérêt des diffuseurs pour le championnat anglais.

Outre le spectacle offert par de nombreux pensionnaires de l’élite anglaise et l’embellissement récent des résultats des clubs anglais sur la scène européenne – la Premier League est le premier championnat européen à qualifier 5 clubs pour les huitièmes de finale de Champions League – le Board du championnat anglais a longuement réfléchi au cours des derniers mois pour optimiser sa procédure d’appel d’offres afin d’aiguiser l’appétit des diffuseurs domestiques pour la compétition.

Au final, les potentiels postulants pour acquérir les droits de la compétition pour la période 2019-22 ont découvert plusieurs nouveautés. Tout d’abord, la Premier League a accepté d’accroître le nombre de rencontres qui pourront être diffusées en live par saison. Nombre limité à 168 actuellement, 200 rencontres par exercice seront télévisées à partir de la saison 2019-20. Un accroissement du nombre de matchs diffusés en live qui donnera lieu à la création de nouvelles cases horaires : huit matchs par saison seront programmés samedi soir, ce qui constitue une véritable révolution dans l’histoire de la Premier League.

 Ainsi, les différentes rencontres soumises à la diffusion TV seront commercialisées via 5 packs de 32 matchs et 2 packs de 20 matchs. Et le Board de la Premier League a décidé d’introduire une nouvelle variable pour favoriser la concurrence entre les différents acteurs : aucun diffuseur ne pourra obtenir plus de 148 rencontres par saison.

Premier League : Sky prêt à affronter de nouveaux concurrents ?

Secrètement, le Board du championnat anglais espère obtenir une nouvelle hausse de plus de 20% de ses droits TV domestiques. La Premier League est déjà le championnat européen percevant les plus importantes recettes TV domestiques par exercice, avec un montant à hauteur de 5,136 Mds£ (5,8 Mds€) pour la période 2016-19.

Sans surprise, Sky sera le diffuseur le plus attendu lors de ce nouvel appel d’offres. Disposant actuellement de la diffusion de 126 rencontres par saison contre un investissement global à hauteur de 4,176 Mds£ (4,7 Mds€) pour la période 2016-19, l’opérateur devra à minima maintenir la même offre pour poursuivre sa stratégie de spécialisation des contenus dans le domaine sportif.

Néanmoins, la concurrence pourrait être bien plus acharnée qu’il y a trois ans. Outre la présence de BT – dont la direction a déjà indiqué que l’obtention des droits TV de Premier League ne constituait pas une question vitale pour le groupe – l’entrée de nouveaux acteurs issus du web est pressentie par différents spécialistes médias.

Une entrée qui ne sera en revanche pas à l’ordre du jour pour Netflix. Plusieurs membres du groupe américain ont fait savoir dernièrement à la presse britannique leur absence d’intérêt pour le produit. Le géant de la sVOD préfère se focaliser sur des contenus réutilisables – à l’image du partenariat noué dernièrement avec la Juventus – plutôt que de miser plusieurs centaines de millions de livres sur la diffusion en direct de rencontres de football.

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Le son de cloche est néanmoins différent du côté d’Amazon et de Facebook. Entré dernièrement en discussions avec la LFP concernant les droits TV de la Ligue 1, le géant de l’e-commerce a déjà réalisé quelques emplettes dans le domaine sportif afin d’alimenter son programme Amazon Prime. Sur le marché britannique, Amazon s’est notamment emparé de droits tennistiques en diffusant désormais 37 tournois ATP.

Chez Facebook, les équipes de Mark Zuckerberg commencent à se structurer pour réaliser une entrée fracassante dans l’univers des droits sportifs. Selon les informations de la presse américaine, le réseau social chercherait depuis plusieurs mois à recruter un expert de l’acquisition des droits TV sportifs. Et Facebook aurait dernièrement émis une offre à hauteur de… 600 M$ (505 M€) pour s’emparer des droits de retransmission de l’Indian Premier League Cricket ! Une offre qui a néanmoins été refusée.

Mais ces différents acteurs essaieront-ils d’entrer sur le marché hautement concurrentiel des droits TV de Premier League dès 2019 ? Certains experts médias doutent de la pertinence d’un tel mouvement, estimant que l’inflation actuellement enregistrée par les droits TV de Premier League présente les caractéristiques d’une bulle spéculative pouvant exploser sous peu. Facebook, Amazon et consorts pourraient alors attendre un moment plus opportun pour entrer sur un marché réclamant plusieurs centaines de millions de livres d’investissements. Réponse définitive au mois de février prochain…

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