Stratégie

Quelles sont les ambitions de la FIFA pour le football féminin ?

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MITCH GUNN / SHUTTERSTOCK.COM

Dans le cadre de la présentation du nouveau tournoi SPF- Vila del Puig à Valence, Pedro Malabia a évoqué les objectifs de la FIFA concernant le développement du football féminin sur le long terme. Soucieux de mettre en place des actions concrètes, le directeur des compétitions féminines au sein de l’instance dirigeante du football mondial a dévoilé un projet ambitieux. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a encore du chemin à parcourir… Par Guilaume Monteiro.

  • Doubler le nombre de licenciées d’ici 2026

« Nous voulons que dans huit ans ce soient 60 millions de femmes qui pratiquent le football ». C’est ce chiffre que Pedro Malabia a voulu tout d’abord mettre en avant dans son allocution en faveur du développement du football féminin. Aujourd’hui, on recense 30 millions de femmes licenciées à travers le monde d’après les chiffres du responsable de la FIFA. Un nombre encore insuffisant, bien qu’en nette progression ces dernières années puisqu’en 2006 elles étaient seulement 4 millions.

En France, sur les 2 millions de licenciés que compte la FFF, les femmes ne sont que 150 000 (environ 7%). Mais la Coupe du Monde 2019 qui se déroulera en France pourrait bien changer un peu la donne en cas de bon parcours de l’Equipe de France. Cependant, il est peu probable de voir la France dépasser rapidement les Allemands. Ces derniers sont les seuls en Europe à franchir le seuil du million en termes de licences féminines, soit environ 14% de nombre de licenciés total.

  • Assurer une visibilité plus importante

La question de la médiatisation du sport féminin a toujours fait débat. On estime en effet que seulement 4% de l’information sportive est dédiée à la gente féminine. Un chiffre famélique au regard de l’effort de développement de nombreux sports vers des sections féminines. Martina Olivas, présidente de la D1 Féminine espagnole (la Liga Iberdrola), a ainsi indiqué qu’il fallait « dynamiser le football féminin en se servant de l’expérience acquise avec le football masculin en développant l’ensemble des contenus ». Et a remis sur le tapis l’idée de faire jouer les clubs féminins dans les mêmes stades que les clubs masculins.

Une expérience qui a été testée à plusieurs reprises en Espagne, souvent avec succès. L’Athletic Bilbao a initié l’expérience en 2013 lors d’un match pour le titre face au FC Barcelone. La rencontre avait suscité un véritable engouement, avec près de 26 000 spectateurs. En France aussi cela s’est déjà produit, à Paris et à Lyon principalement. Ainsi l’année dernière, la demi-finale retour de Ligue des Champions entre le PSG et le FC Barcelone avait attiré près de 20 000 personnes.

  • Favoriser le développement des clubs

La FIFA a également promis de revoir d’ici 2020 l’intégralité du calendrier des compétitions féminines. L’objectif étant d’éviter que les compétitions internationales n’empiètent sur le quotidien des clubs, comme cela sera le cas cette année avec la Copa America qui se déroulera en avril au Chili. Pedro Malabia a également évoqué l’idée de la mise en place d’une nouvelle compétition, La Ligue Mondiale, sans révéler davantage de détails. La FIFA souhaite également poursuivre la croissance des revenus alloués aux clubs grâce à la participation à des compétitions européennes ou internationales, qui semblent aller dans le bon sens. En effet un rapport établi par l’UEFA montrait qu’entre 2013 et 2016, les revenus des ligues éligibles à la Champions League avaient augmenté de 92%.

Autre point de contestation, les budgets alloués aux équipes féminines, souvent dérisoires en comparaison des équipes masculines. Ainsi en lors de la saison 2015-16, le budget des féminines du PSG était de 7M€, tandis que dans le même temps celui de la section masculine tutoyait les 500 M€ ! Un budget qui permet néanmoins au club parisien de s’installer aux premières places de la hiérarchie européenne.

En France, on compte beaucoup sur la Coupe du Monde 2019 pour porter la vague du développement du football féminin. Et les premiers signaux sont plutôt encourageants, puisque la vente des droits TV concernant l’Equipe de France, les Espoirs et la D1 féminine a été conclue pour 5,4 M€, soit trois fois plus que le contrat précédent. Et Canal + a déjà promis de retransmettre toutes les rencontres de D1 féminine à partir de la saison 2018-19…

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