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Rétro – Leeds United, la déraison financière à l’origine de la chute du club

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Accomplissant plusieurs exploits sur la scène européenne à la fin des années 90 / début des années 2000, Leeds United va connaître par la suite une longue descente aux enfers conduisant le club jusqu’à la League One (D3). Une chute dont le club ne s’est toujours pas complètement remis. Rétro.

8 mai 2001. Leeds United joue sa qualification pour une finale de C1. Face au Valencia CF de Gaizka Mendieta, le club du Yorkshire nourrit de grosses ambitions. Après avoir concédé le nul 0-0 au match aller, la formation d’Olivier Dacourt espère accomplir un exploit pour atteindre la finale de la plus prestigieuse des compétitions interclubs.

Cette rencontre marquera la première d’une longue série de désillusions pour les supporters de Leeds United. Défait 3-0 sur la pelouse de Mestalla, cette affiche constitue encore à ce jour la dernière rencontre du club anglais disputée en C1.

Et pour cause : Leeds United va connaître par la suite un incroyable effondrement financier et sportif. Incapable de se qualifier lors des deux saisons suivantes pour la Champions League, Leeds United va se retrouver dans une position délicate en raison de son haut niveau d’endettement et de la contraction de ses revenus.

Une spirale déflationniste mortifère qui va faire basculer le club du Big 4 européen en 2001 à la League One en 2007 (D3 anglaise), en passant par une première relégation en Championship en 2004. Une chute abyssale qui donne naissance à l’expression « Doing a Leeds », qui sera notamment employée pour évoquer plus tard les difficultés éprouvées par le club de Portsmouth.

Peter Ridsdale : le coupable idéal ?

Vivant largement au-dessus de ses moyens pour entretenir son rêve européen, Leeds United explose son niveau d’endettement à la fin des années 90. D’une dizaine de millions de livres en 97, la dette brute du club atteint la barre des 120 M£ au début des années 2000. Des prêts à court terme et aux taux d’intérêt élevés qui servent à couvrir les dépenses de fonctionnement et les acquisitions de joueurs du club !

Dans sa stratégie d’investissement incontrôlée, la direction de Leeds United va encore plus loin en contractant au début des années 2000 un emprunt de 60 M£ sur 25 ans, gagé sur les futurs revenus de billetterie et recettes télévisuelles européens du club. Un système qui s’effondre au moment où Leeds rate de peu la qualification en Champions League en 2002 et 2003.

Dans l’entourage du club, un homme est désigné coupable de cet effondrement : Peter Ridsdale. Président du club à partir de 1997, l’homme d’affaires anglais démissionne de son poste en mars 2003, suite aux premières difficultés rencontrées par le club.

« Il est celui qui est parti en laissant le club ainsi qu’une partie des actionnaires dans la merde ! Des actionnaires dont certains ont investi les économies d’une vie dans le club. Et cela m’affecte qu’il ne se sente pas responsable de cette situation » indiquera alors en 2007 Peter Lorimer, Directeur de Leeds, à l’occasion d’une rencontre face à Cardiff City, club alors dirigé par… Peter Ridsdale.

Dans les médias britanniques, l’ancien dirigeant de Leeds United se défendra régulièrement contre les accusations de mauvaise gestion proférées à son encontre. Peter Ridsdale avancera notamment comme argument la présence de joueurs de haut niveau au sein de Leeds United au moment de sa démission. Des joueurs qui auraient dû permettre d’éviter la descente du club en Championship (D2 anglaise) en 2004.

Leeds United a besoin de retrouver une stabilité actionnariale

Suite à la démission du conseil d’administration de Peter Ridsdale, une longue période d’instabilité actionnariale rythmera la vie du club. Premier investisseur à se porter au chevet de Leeds en mars 2004 – juste avant la relégation du club – Gerald Krasner tente de mettre en place une véritable cure d’austérité afin d’apurer le niveau d’endettement du club. Une cure qui passe notamment par la vente des meilleurs joueurs du club et du centre d’entraînement de Thorp Arch contre un montant de plus de 4 M£.

Connaissant de nouvelles difficultés en 2007, c’est au tour de l’ancien patron de Chelsea FC, Ken Bates, d’injecter des liquidités dans le club. Malgré plusieurs injections – atteignant jusqu’à 10 M£ – le club ne pourra échapper aux sanctions de la Football League. Une première pénalité de 10 points est prononcée contre le club en cours de saison 2006-07, entraînant sa descente en League One. Puis une nouvelle pénalité de 15 points est infligée au club en début d’exercice 2007-08, empêchant Leeds de remonter immédiatement en Championship.

Après avoir connu dernièrement un nouvel épisode tumultueux avec l’entrepreneur italien Massimo Cellino, le club semble avoir dernièrement retrouvé une certaine stabilité. Remonté en Championship en 2010 et racheté en 2017 en deux temps par Andrea Radrizzani – également propriétaire d’Eleven Sports – le club est parti sur un nouveau projet sportif en nommant Marcelo Bielsa en tant qu’entraîneur. Un projet qui doit permettre au club de retrouver la Premier League à moyen terme. Une collaboration qui a démarré sur les chapeaux de roue puisque le club occupe actuellement la tête du classement de Championship. Et si l’avenir s’annonçait enfin radieux pour Leeds United ?

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