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La Ligue des Champions, une élite toujours plus fermée ?

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« Petit, quand je jouais au foot sur les plages de la Guyane, je chantais cet hymne… Hier c’était le petit Allan qui souriait. Pas moi. » C’est en ces mots que le Niçois Allan Saint-Maximin avait expliqué son sourire à l’écoute de l’hymne de la Ligue des Champions lors du barrage aller face à Naples en début de saison.

Ce sourire symbolise le rêve de millions de joueurs qui rêvent de briller un jour dans la plus belle des compétitions européennes. Mais est-ce encore possible de rêver si l’on ne fait pas partie du « gratin » européen que représentent les gros clubs de Liga, Premier League, Bundesliga et Serie A ?

Dès la saison prochaine, la nouvelle réforme mise en place par l’UEFA concernant la Ligue des Champions entrera en vigueur. Ainsi, les quatre meilleurs championnats à l’indice UEFA se verront automatiquement attribuer quatre places pour les phases de groupes, sans même passer par les barrages.

Auparavant, les trois premiers championnats avaient trois accès directs et un barragiste et le quatrième deux accès directs et un barragiste. Avec cette réforme, 50% des clubs engagés (16 sur 32) seront issus de quatre championnats. Sachant que 55 pays sont affiliés à l’UEFA, cela peut prêter à sourire.

Cette situation fait suite à une demande des grosses écuries européennes, relayée par les actions de lobbying menées par les dirigeants des cadors de Serie A, de Bundesliga et de Liga. Cela avait commencé avec Karl-Heinze Rummenigge qui avait appelé l’UEFA à « penser à un système de têtes de série » suite au huitième de finale entre le Bayern Munich et la Juventus en 2015, afin d’éviter que les plus gros clubs se rencontrent dès les huitièmes.

L’Allemand, président de l’ECA à l’époque, avait déclaré ne pas aimer être « dépendant du sort ». Certains dirigeants avaient même brandi la menace de la création d’une Super League pour pousser l’UEFA à réagir. Pourtant, force est de constater que la place des quatre principaux championnats est loin d’être négligeable. C’est même tout le contraire puisque depuis 1994 ils ont placé au moins trois représentants en demi-finales de la compétition dans 83% des cas.

Ligue des Champions : un produit avant d’être un jeu ?

Pour la Ligue 1, cela n’aura pas vraiment d’impact pour le moment. Classé au 5ème rang des coefficients UEFA, le championnat français conservera deux places qualificatives directement en phase de groupes et une place en barrages. Le 3ème de L1 devrait néanmoins rencontrer moins de difficultés à se hisser en phase de poules : il n’affrontera plus de clubs issus du Big 4 européen lors du tour de barrages.

Mais cette réforme de la Ligue des Champions organisée par les pontes de l’ECA et instituée par l’UEFA pose problème pour ceux qui dénoncent l’accroissement des inégalités au sein du football européen. Il y a encore quelques années, un club du Top 3 de Ligue 1 pouvait encore espérer battre un cador européen – à l’image de l’OL qui a régulièrement battu le Real Madrid à la fin des années 2000 / début des années 2010. Avec la refonte dernièrement menée, les clubs provenant des championnats de seconde zone auront encore moins de chances d’accéder à la compétition reine européenne et d’encaisser les lucratives rentrées financières associées.

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Lors de son passage à la tête de l’UEFA, Michel Platini défendait « un jeu avant d’être un produit, un sport avant d’être un marché et un spectacle avant d’être un business ». Un leitmotiv qui avait guidé sa réforme des tours préliminaires de la C1, permettant de faire plus de place aux petits championnats. Mais les temps ont bien changé…

Source photo à la Une : Max PixelCCO

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