sponsoring entretien two circles
Interview

« Les clubs doivent mettre davantage en avant leurs actifs digitaux »

MDI / Shutterstock.com

Selon toute vraisemblance, le marché du sponsoring ne sera pas épargné par la crise du COVID-19. Alors que les professionnels du secteur s’attendent à une baisse globale des recettes de l’ordre de 30%, une telle tendance aura un impact significatif sur la construction des budgets prévisionnels pour la saison 2020-21. Pour Clément Barouillet, Lead Consultant chez Two Circles, les organisations sportives doivent impérativement faire évoluer leurs offres de sponsoring pour éviter de trop souffrir des effets de la crise à court terme tout en réenclenchant une dynamique de croissance à moyen terme. Entretien.

De nombreuses organisations sportives françaises que nous avons interrogées ces dernières semaines sur Ecofoot craignent une baisse significative de leurs revenus de sponsoring. Au-delà des remboursements éventuels pour la saison 2019-20, certains clubs travaillent déjà sur une potentielle baisse de 30% de leurs recettes issues des partenariats pour la saison 2020-21. Cette évaluation est-elle juste à vos yeux ? Le marché du sponsoring en France souffrira-t-il d’une contraction aussi significative lors de la saison 2020-21 ?

Près de 50% des événements sportifs dans le monde seront annulés en 2020, principalement entre mars et août. Ces annulations vont bien évidemment avoir des répercussions directes sur le marché du sponsoring. Car la plupart des offres sont construites à partir de la visibilité offerte aux annonceurs lors des événements en direct. D’ailleurs, des premières négociations serrées ont lieu entre les ayants droit et certains de leurs sponsors. Les clubs n’échapperont pas à un aménagement de certains partenariats.

Au-delà des accords en cours, la crise économique provoquée par l’épidémie de COVID-19 va fortement impacter les négociations de contrat pour les prochaines saisons. Selon une étude produite par Sportcal, seulement 209 accords de sponsoring ont été signés dans l’industrie sportive lors du mois de mars 2020. Ce qui correspond à une chute de plus de… 50% par rapport à mars 2019 ! Et pourtant, le mois de mars ne correspond qu’au début de la crise. L’impact sera sans doute bien plus important pour les mois d’avril et de mai.

Selon l’étude Two Circles que nous avons publiée la semaine dernière, le marché mondial du sponsoring pour l’année 2020 devrait s’élever à 28,9 Mds$. Soit un montant en repli de 37,3% par rapport à 2019.

Le marché français du sponsoring souffrira-t-il davantage de la crise que d’autres marchés plus matures ?

Globalement, plus une compétition redémarrera tôt, plus elle protégera ses revenus de sponsoring. Concernant le football, la LFP a pris la décision d’arrêter définitivement la saison 2019-20 suite à l’annonce du gouvernement. Environ 25% de la saison ne sera pas jouée. Les clubs ne devraient donc pas échapper à l’ouverture de négociations avec leurs sponsors pour trouver un arrangement. Au Royaume-Uni, la situation est quelque peu différente. Les clubs de Premier League n’ont pas abandonné l’idée de terminer la saison 2019-20, en reprenant la compétition à partir du mois de juin. Mais aucune date précise n’a encore été fixée.

Concernant les autres disciplines sportives, cela dépendra également des décisions prises. Par exemple, la FFT est pour le moment parvenue à maintenir l’édition 2020 de Roland Garros en déplaçant le tournoi dans le calendrier. Si le tournoi est réellement organisé au mois de septembre prochain, il parviendra alors à préserver une grande partie de ses recettes de sponsoring.

Selon l’étude Two Circles, les secteurs de l’aérien, de l’automobile et financier seront ceux qui réduiront le plus (en pourcentage) leurs investissements en sponsoring sur l’année 2020. Des secteurs qui étaient de gros investisseurs en sponsoring avant l’éclatement de la pandémie. Les organisations sportives doivent-elles prospecter des entreprises provenant d’autres secteurs d’activité pour réduire la baisse de leurs revenus ? Et comment les convaincre ?

« Les clubs doivent mettre davantage en avant leurs actifs digitaux »
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