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Saint-Etienne peut-il attirer un investisseur français ?

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Alors que la direction de l’ASSE cherche actuellement à faire entrer de nouveaux investisseurs dans son capital social afin redonner un nouvel élan à son développement ; le club stéphanois semble s’orienter vers l’arrivée de capitaux étrangers. Ce qui constituerait une grande première dans l’histoire du club.

La position des dirigeants de l’AS Saint-Etienne a beaucoup évolué ces derniers temps. Désireux de bâtir une stratégie de marque « 100% française » avec un fort ancrage local – le club avait même évoqué il y a quelques années la mise en place d’un projet d’actionnariat populaire avant de l’abandonner en raison de la complexité juridique du dossier – les propriétaires de l’ASSE semblent avoir réorienté leurs priorités.

Afin de poursuivre le développement économique et sportif du club, les patrons de l’ASSE sont désormais prêts à accueillir un investisseur étranger au sein du capital social. Pourtant grand défenseur d’une solide stratégie d’ancrage local, Roland Romeyer, actuel président du directoire de la SASP AS Saint-Etienne, s’est également résigné à attirer au club un nouvel acteur ne possédant pas de solides attaches dans la région stéphanoise.

« L’ASSE est aujourd’hui l’un des rares clubs de cette dimension au capital social cent pour cent français. Comme notre équipementier et notre sponsor principal d’ailleurs. L’idéal serait un nouvel actionnaire local. Il y a toujours eu cet ancrage. Mais je sais que le contexte économique a évolué. Ça se joue surtout à l’étranger. C’est donc la qualité du projet qui fera la différence » a alors confié le dirigeant stéphanois à nos confrères de France Football.

Si aucune information officielle n’a filtré pour le moment du côté du club, la banque Lazard – mandatée dans cette quête de nouveaux investisseurs – aurait reçu six propositions intéressantes depuis la mise en place de la campagne de prospection. Des candidats intéressés par le profil du club stéphanois, bénéficiant de finances saines, représentant un potentiel de marque non-négligeable et possédant de solides actifs dont notamment le centre d’entraînement de l’Etrat.

Néanmoins, conformément à la tendance observée au sein du football européen, peu d’investisseurs français se seraient manifestés auprès de la banque Lazard. Le Progrès, quotidien régional régulièrement bien renseigné au sujet des activités de l’ASSE, a notamment évoqué l’intérêt d’hommes d’affaires issus de l’Europe de l’Est. Un groupe américain et un fonds d’investissement anglais piloté par un ancien haut dirigeant du football britannique auraient monté un dossier selon les informations de France Football.

Si l’arrivée d’un investisseur international semble désormais avoir été accepté par toutes les composantes du club, l’ASSE va devoir surmonter un dernier écueil : un puissant nouvel entrant étranger acceptera-t-il une position d’actionnaire minoritaire ? Selon les éléments récemment indiqués par la direction de l’ASSE, les propriétaires chercheraient à attirer un partenaire en capacité d’investir 20 M€ pour acquérir 20% du capital social du club. Pour le moment. Car Bernard Caiazzo et Roland Romeyer ne sont pas fermés à un départ à moyen terme.

« Cette position d’actionnaire minoritaire pourrait constituer une étape intermédiaire. Cela permettrait d’éviter des brutalités de management à l’image de ce qu’on a pu observer du côté de Valencia CF ou de l’Inter FC » nous a ainsi confié Geoffroy Garétier, Journaliste Canal Plus. Néanmoins, cette prise de participation par étape ne se solde pas toujours par un succès.

« Cela peut permettre à ce nouvel actionnaire de rentrer au capital du club à un niveau significatif, et donc d’avoir un vrai poids sur les décisions stratégiques du club, sans pour autant être immédiatement en première ligne. Cela lui permettrait donc de « se faire les dents ». Ce modèle peut être intéressant même s’il ne fonctionne pas toujours comme le vrai/faux rachat du LOSC par Marc Couke l’a montré récemment » met ainsi en garde Christophe Lepetit, Responsable des études économiques et des partenariats au CDES de Limoges.

Quoi qu’il arrive, l’AS Saint-Etienne se prépare à changer d’époque en accueillant à son tour un investisseur désireux de faire progresser le club dans la hiérarchie nationale et européenne. Un changement qui doit s’inscrire dans la durée et qui ne doit pas altérer l’identité d’un club, suscitant toujours une vive passion auprès de ses supporters. Le choix opéré par la duo Romeyer/Caiazzo sera crucial pour l’avenir du club.

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