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Cryptomonnaies et football font-ils bon ménage ?

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De plus en plus de clubs et de joueurs de football s’impliquent dans des nouveaux projets utilisant la technologie de la blockchain. Une technologie qui pourrait trouver des débouchés dans l’univers sportif. Décryptage.

La baisse sévère du cours du bitcoin au cours des derniers mois n’a visiblement pas dissuadé les acteurs du football professionnel d’investir dans le secteur. Preuve en est : l’ancien international auriverde, Ronaldinho, a dévoilé la semaine dernière le lancement de sa nouvelle cryptomonnaie.

Intitulée Ronaldinho Soccer Coin, l’ancien Ballon d’Or s’est associé à la startup maltaise World Soccer Coin pour donner naissance à cette nouvelle monnaie virtuelle. Basée sur la plateforme Neo, 350 millions de tokens seront émis en deux temps. La première phase de cette « émission » consistera en une vente privée de 150 millions de tokens.

Selon les premiers éléments du projet dévoilés, cette nouvelle monnaie servira à construire 300 stades aux quatre coins du monde, équipés des technologies de réalité virtuelle et de réalité augmentée. Les zones principalement ciblées pour la construction de tels stades sont l’Afrique, l’Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient.

Outre la construction des stades, d’autres projets pourraient être financés prochainement grâce à cette nouvelle monnaie. La vente de contenus en Réalité Augmentée, la mise en place d’une plateforme de paris sur les événements eSport ou encore le lancement d’une académie ont notamment été évoqués.

Le football, meilleur ambassadeur de la blockchain ?

Evidemment, Ronaldinho n’est pas le premier footballeur à s’intéresser aux cryptomonnaies. L’an dernier, l’international uruguayen Luis Suarez, avait notamment émis des messages sur ses réseaux sociaux pour encourager sa communauté à participer à différentes ICO (ndlr : Initial Coin Offering) sur la plateforme Stox.

Toujours au FC Barcelone, Lionel Messi a officialisé en fin d’année 2017 la signature d’un partenariat de sponsoring avec la société israélienne, Sirin Labs. Une entreprise spécialisée dans la technologie blockchain, notamment.

Enfin, du côté des clubs, les nouvelles opportunités offertes par la technologie blockchain sont étudiées de près. Outre le coup de communication réalisée au mois de janvier dernier par le club turc de Harunustaspor – qui a payé une partie du transfert d’Ömer Faruk Kıroğlu en bitcoin – plusieurs formations de premier plan étudient la possibilité de nouer des partenariats avec des entreprises technologiques pour accepter certaines cryptomonnaies comme moyen de paiement.

C’est le cas notamment du Real Madrid qui s’est associé à l’entreprise 13Tickets pour accepter le bitcoin concernant la commercialisation des entrées de son musée. Et une réflexion a été menée également du côté de l’Atletico de Madrid à ce sujet au cours des derniers mois.

La technologie blockchain utilisée lors de Paris 2024 ?

Alors que les banques centrales et les gouvernements ont régulièrement manifesté une certaine hostilité à l’égard du développement des monnaies virtuelles ; la donne commence à évoluer, notamment en France.

En effet, dans un rapport sur les cryptomonnaies dernièrement remis par l’ancien sous-gouverneur de la Banque de France, Jean-Pierre Landau ; ce dernier préconise d’expérimenter la technologie blockchain pour une partie de la billetterie commercialisée lors des Jeux Olympiques de 2024.

« Les tokens donnant accès à cette cérémonie seraient émis sur une blockchain au bénéfice des personnes ayant contribué à la préparation et à l’organisation d’événements populaires autour des jeux » peut-on ainsi lire dans le rapport.

Une telle utilisation de la blockchain permettrait alors de réduire les risques inhérents à la revente de billets, dont notamment la contrefaçon. Un tel dispositif permettrait également aux autorités publiques de s’approprier cette technologie en étant initiatrices d’innovations.

Les cryptomonnaies permettront-elles demain de financer de gros projets d’infrastructures dans le domaine sportif ? Serviront-elles de monnaies d’échange entre les supporters et les clubs ? Rencontrant parfois des difficultés à se financer via des canaux plus traditionnels, l’univers sportif pourrait bien prendre une longueur d’avance sur les autres activités en matière d’appropriation de la technologie blockchain.

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